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dimanche 4 mars 2012

Les Dieux eux-mêmes, de Isaac Asimov

The Gods Themselves en VO
Parution VO en 1972

Pour une fois, ce n'est pas des nouvelles d'Asimov.... ça change. =D Ceci dit oui ça change, il y a des extra-terrestres ici, donc pour le coup, ça change.
En 2070, la Terre vit dans la prospérité et le bonheur grâce à la Pompe à Electrons, qui fournit une énergie illimitée et gratuite. Une découverte extraordinaire, à moins que...
A moins que cette invention miraculeuse ne constitue à plus ou moins longue échéance une menace imparable pour notre Univers ; un piège tendu par une civilisation parallèle pour annihiler notre réalité.
Seules quelques personnes ont pressenti la terrible vérité : un jeune physicien marginal, une Lunarite intuitionniste, un extraterrestre rebelle vivant sur une planète qui se meurt.
Mais qui les écoutera ? Qui les croira ? Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain.


Car oui, Asimov ne met pas souvent des ET dans ses histoires...
Bref, un roman de SF dont la genèse est décrite au départ du livre. Cette histoire est partie sur une remarque sur du plutonium 186. À partir de là, Asimov a voulu écrire une nouvelle.... Et voilà un roman. D'ailleurs, je dois préciser, vu genèse du roman, il y a souvent des références à la physique nucléaire. Comme les personnages vulgarisent, je pense que ce n'est pas vraiment gênant, mais si vous êtes vraiment allergiques...
Niveau structure, le roman est divisé en 3 parties. La première décrit la situation de la Terre en 2070, la deuxième décrit l'extra-terrestre rebelle, la troisième est sur la Lune avec l'intuitionniste.
Au niveau de la première, j'ai beaucoup aimé la Terre décrite. Et je ne peux que citer le passage suivant :
On commet souvent l'erreur, commença-t-il, de considérer que les gens souhaitent voir leur environnement protégé ou même leur vie sauvée ; de penser qu'ils témoigneraient de la reconnaissance à l'idéaliste qui se battrait pour ces idées. Tout ce que le peuple désire, c'est son petit confort. Nous en avons eu la preuve lorsque au XXème siècle la question de l'environnement s'est posée de façon aiguë. Quand on a démontré que la cigarette augmentait le risque de cancer du poumon, la solution évidente aurait consisté à cesser de fumer. Au lieu de cela, les gens ont réclamé des cigarettes ne présentant pas ce grave inconvénient. Lorsqu'on a prouvé que le moteur à combustion interne polluait dangereusement l'atmosphère, le plus simple aurait été d'y renoncer, mais les gens se sont évertués à réclamer des moteurs similaires ne présentant pas cet inconvénient. Alors, jeune homme, ne me demandez pas d'arrêter les Pompes. L'économie et le confort de la planète entière en dépendent. Dites-moi plutôt comment éviter que le Pompage fasse exploser le Soleil.

La deuxième partie est très sympa à mes yeux. Certains la trouvent pâle par rapport à la première, mais je ne suis pas d'accord. C'est une description d'une société extra-terrestre qui n'est pas du tout humaine. Ni dans la représentation, ni dans la reproduction, ni dans la mentalité. C'est plutôt agréable de voir des ET de ce genre. Certes, il faut quelques pages pour comprendre toute la société où évolue Dua, l'extra-terrestre du synopsis.

La troisième partie est un peu en dessous des deux autres je trouve mais elle conclue bien l'histoire. Comme elle se passe sur la Lune, Asimov s'est bien amusé visiblement à décrire une société bien différente de l'humanité.

Ceci dit, ce que je reproche le plus à cette partie est l'idée de Neville (spoiler en italique).
L'idée d'envoyer balader la Lune est dangereuse niveau écologie terrienne. Sans la Lune, toute la planète en serait bouleversée, à tous les sens du terme d'ailleurs. Certes quelqu'un comme Neville ne doit pas s'en soucier mais c'est illogique d'imaginer que personne sur la Lune ne s'y opposera ou que la Terre n'enverra aucune armée l'en empêcher. C'est même un peu surprenant de la part d'Asimov de ne pas avoir tenu compte de ça dans le roman, mais peut-être qu'en 1972, on n'imaginait pas autant le rôle de la Lune ?

J'ai aimé
  • Le problème soulevé par les personnages quant aux renoncement aux Pompes.
  • Dua et tous les extra-terrestres décrits ici.
Je n'ai pas aimé
  • Boarf, voir le spoiler.
Ressenti
Bon, c'est un roman d'Asimov que j'ai pris plaisir à lire. Certes certains passages ont mal vieilli niveau "prédiction sur le futur", mais Asimov a bien dit qu'il était assez mauvais à ce niveau là (en donnant pour exemple qu'une de ses nouvelle sur l'Everest disait que ce mont ne pourrait être vaincu... nouvelle publiée 5 mois après la première escalade de ce mont). Le côté sérieux scientifique est un bon point.

Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain.


vendredi 10 février 2012

Flûte, flûte et flûtes!, de Isaac Asimov

Buy Jupiter and other stories en VO
Parution VO en 1975

Oh, de l'Asimov... Sur ce blog c'est étonnant.... C'est la première partie de "Buy jupiter and other stories", je tâcherai de lire la suite un jour.
Un savant dont les découvertes risquent d'envoyer aux oubliettes le métier d'antiquaire... Un singe qui, couplé à un ordinateur, donne enfin raison aux statisticiens en réécrivant les sonnets de Shakespeare...Un homme qui survit au sommet de l'Everest grâce à des martiens...Un voyageur temporel qui peut nous révéler pourquoi les dinosaures ont disparu...Panique dans les couloirs de la Commission de l'Énergie Atomique! La radioactivité a disparu et même le souvenir qu'une telle chose ait pu exister..Dix nouvelles où l'évolution d'un genre se reflète dans celle d'un de ses représentant les plus prestigieux, classées par ordre chronologique et commentées par l'auteur, plus en verve que jamais. un feu d'artifice de trouvailles et de bonne humeur.

Encore un recueil, avec en prime les explications entre chaque nouvelles. Ô JOIE.
Le billard darwinien
Une vision intéressante de l'évolution et de la religion. Bien sûr les intégristes de tout poil, athées ou religieux, risquent tous de crier au blasphème (enfin pas trop hein), mais qu'importe ?

Le jour des chasseurs
Une idée intéressante de la fin des dinosaures. Certes, on peut faire le même reproche que celui que se fait Asimov mais ça reste une idée sympathique. Par contre, dommage qu'Asimov reprenne ici l'idée à la noix sur les 10% du cerveau utilisés.

Pour ces deux nouvelles, je ne peux que déplorer l'image que l'auteur fait des dinosaures.... mais peut-être est-ce dû à la date d'écriture....

Shash Guido G.
Hum... je pense que c'est typiquement le genre de nouvelle qu'on apprécie plus en VO pour apprécier les calembours... Dommage.

Flûte, flûte et flûte!
Ce n'est pas ma nouvelle favorite. Elle a été faite pour faire rire mais malheureusement, malgré quelques bonnes idées, ça n'est pas vraiment celle que j'ai le plus aimée...

Le doigt du singe
Là par contre, c'est une bonne idée de nouvelle, une bonne fin... Mais curieusement j'ai l'impression que ce genre d'expérience serait tout bonnement impossible aujourd'hui. =D

Everest 
Typiquement le genre de nouvelle qui prend une saveur particulière avec le commentaire d'Asimov et son auto-dérision.

La pause
J'ai eu du mal à voir où Asimov voulait en venir, mais la fin est plutôt bien trouvée. Cependant ça n'est pas sa meilleure nouvelle.

Il vaut mieux pas
Nouvelle tout à fait dispensable, j'avais même oublié son existence entre le moment où j'ai fini le bouquin et celui où je le chronique.

Tous des explorateurs
Là au contraire, je trouve cette nouvelle plutôt bien fichue, bien faite. J'ai tendance à la trouver peu réaliste, car ça serait un brin complexe, j'ai l'impression, à arriver "en vrai" mais.... J'ai aimé.

Blanc!
Une courte nouvelle sur une idée originale sur le voyage dans le temps.

J'ai aimé
  • La plupart des nouvelles.
  • Les commentaires d'Asimov.
Je n'ai pas aimé
  • Bah toutes les nouvelles ne sont pas au même niveau.
Ressenti 
Bon au final. Mais qui pouvait en douter ?

jeudi 29 décembre 2011

Jusqu'à la quatrième génération, de Isaac Asimov

Nightfall and other stories en VO
Parution VO en 1969

Ben oui, de l'Asimov, c'est toujours bien et rapide à lire.
Vous êtes gréviste et la vie de 30.000 personnes dépend de votre labeur. Vous croyez au succès rapide de vos revendications. Ne vous y fiez pas. Même sur cet astéroïde perdu, il peut se trouver un briseur de grève ; tant pis pour lui s'il est ensuite puni par là où il a péché.
Vous travaillez sur une station spatiale. On s'obstine à vous envoyer du matériel en pièces détachées avec des schémas de montage mal imprimés. Vous attendez donc avec impatience le robot spécialisé en montages délicats qu'on vous a promis. Mais quand il arrive... Surprise !


Tout d'abord, en VF, il ne s'agit que d'une partie d'un plus gros recueil de nouvelles. D'ailleurs, si vous avez l'occasion de lire Nightfall (quand les Ténèbres viendront), sautez dessus.
Mais passons, ce n'est pas le sujet. Bon point ici de nouveau il y a des explications d'Asimov sur les nouvelles et c'est un bon point. Allez, go ! 9 nouvelles.

Les mouches
Pas ma préférée, son principal intérêt est l'explication précédente.

Briseur de grève
Nouvelle assez sympathique sur les tabous et les castes dans des sociétés. Arriverez-vous à deviner la fin ?

Introduisez la tête A dans le logement B
Nouvelle assez facile, et courte mais la genèse, décrite juste avant, donne toute sa saveur à cette nouvelle. C'est d'ailleurs pour ça que j'aime bien quand Asimov parle un peu de ses nouvelles....

Le sorcier à la page
Je n'ai pas lu ce qu'il conseille de lire, donc je ne peux pas trop dire... Bon je passe sur la notion de mariage dans cette nouvelle, elle est nécessaire à l'intrigue. Je ne l'ai pas trouvée plus drôle que les autres mais pas moins drôle non plus.

Jusqu'à la quatrième génération
Je ne l'ai pas trouvée géniale, j'avoue, mais c'est une question de goût...

La machine qui gagna la guerre
C'est.... la nouvelle que je préfère dans ce recueil... Une suite de révélations sur ce qui s'est passé durant la guerre.. La fin vaut le coup.

Mon fils, le physicien
Amusante, j'aime bien le fait que le scientifique  n'est pas forcément aussi débrouillard qu'il le faudrait.
Mais c'est une pub à la base... étrange.

Les yeux ne servent pas qu'à voir
La nouvelle a une origine étrange mais donne un résultat au final assez sympathique. Je ne suis pas sûr que le premier refus était justifié, tant pis pour Playboy.

Ségrégationniste
J'avais déjà lu ailleurs, ce n'est pas ma préférée... mais elle se lit bien et est assez logique quand on y pense.


J'ai aimé
  • Les préface.
  • Le style d'Asimov.
  • La machine qui gagna la guerre.
Je n'ai pas aimé
  • Dans un sens, "jusqu'à la quatrième génération".
Ressenti
Ce n'est pas le meilleur recueil mais j'ai bien aimé. En grand partie parce que j'ai toujours aimé le style d'Asimov. Alors je donne l'impression d'avoir pas mal critiqué mais il ne faut pas croire, c'est toujours aussi plaisant à lire. Toujours.

mercredi 16 novembre 2011

Espace vital, de Isaac Asimov

Earth is room enough en VO
Parution VO en 1957

Asimov... surprenant.
Quoi de plus utile qu'un chronoscope pour qui veut réhabiliter les Carthaginois calomniés ? Mais quel péril le sondage temporel fait-il courir à l'humanité ?
S'il avait connu la robotique, Sherlock Holmes aurait été obligé de se recycler...
Le corps électoral réduit à un seul et unique électeur : c'est le triomphe de la démocratie électronique...
Il était une fois un pauvre petit ordinateur bien courageux et bien malheureux...


Encore quelques nouvelles d'Asimov, je ne peux qu'apprécier, non ? Contrairement au dernier recueil que j'ai lu de lui, il n'y a pas d'explications entre les nouvelles, dommage.
Espace vital
L'idée de départ est intéressante mais la fin est un peu rapide, dommage.
Les cendres du passé
C'est une des histoires les plus intéressantes que j'ai jamais lues. Surtout la fin (même si dans un sens, c'est arrivé dans notre monde à nous). Et c'est une belle pique aux complotistes.
Effet miroir
Ah les robots... Bah j'avais déjà lu dans le Grand Livre des Robots, j'avais beaucoup aimé cette histoire. L'utilisation de la logique et des Trois Lois (si vous ne les connaissez pas, je vous encourage à les découvrir). Bien sûr, ce sont des personnages récurrents chez Asimov, mais ne pas les connaître n'est pas grave.
Devoir civique
Probablement sans prétention, c'est une nouvelle assez étrange sur un futur possible de la démocratie (auquel je ne crois pas trop... mais ça devait paraître crédible dans les années 50).
Le Pacte
Une vision amusante des pactes avec les démons... C'est plutôt intéressant.
Des histoires pour gosses
La vision des elfes la plus originale que j'ai pu voir... C'est une très bonne nouvelle dont la fin est amusante, ou déprimante, selon le point de vue.
Avec de l'eau partout
Probablement la nouvelle la moins intéressante du roman mais également la plus courte, donc.... Enfin c'est probablement de l'humour, mais je ne suis pas rentré dedans.
Le message
Ah une petite histoire de voyage dans le temps. Très sympathique, surtout quand on connaît ce  quoi cette nouvelle fait allusion.
Satisfaction garantie
Une histoire de robot mais sans que les Trois Lois ne soient au centre (même si la première est bien décrite). Peut-être un peu évidente par moment mais logique quand on y pense.
Le feu de l'Enfer
Une nouvelle pacifiste, on va dire, liée à l'époque.
La dernière trompette
Je crois que c'est la nouvelle de fin du Monde la plus terrifiante que j'ai jamais lue. Sincèrement... Pas besoin de sang ni de larmes, pas besoin de météores ravageant la planète.... Non... Chapeau.
Le barde éternel
Une nouvelle à tendance humoristique... En tous cas je l'ai prise comme telle et c'est bien mené, évident peut-être mais bien mené quand même.
Un jour....
Plutôt triste et mélancolique, cette nouvelle était aussi dans le recueil des robots... Je ne sais pas trop si c'était un futur crédible à l'époque, mais clairement aujourd'hui, ça ne l'est pas (mais rien ne dit d'ailleurs que dans un futur lointain, ça ne redeviendra pas crédible :p).

Il faut bien voir que ce recueil est, de ce que j'ai lu d'Asimov, celui qui me semble le plus daté. Plus que dans d'autres, on sent bien que le temps a passé depuis l'écriture de ces nouvelles. Je ne dis pas que la vision du futur qu'on a aujourd'hui est forcément plus juste que celle qui prédominait il y a 50 ans, bien entendu. Enfin ça donne un certain charme.

J'ai aimé
  • Le style d'Asimov.
  • Plusieurs nouvelles, comme les cendres du passé ou le message.
Je n'ai pas aimé
  • Deux trois nouvelles en dessous du lot mais c'est normal.
Ressenti
Bon... Bien sûr, j'ai du mal à faire une critique précise des nouvelles... mais c'est de l'Asimov, ça se lit toujours bien. Lisez Asimov, c'est le bien !

lundi 26 septembre 2011

La mère des mondes, de Isaac Asimov

The Early Asimov en VO
Parution VO en 1972


Oui, encore Asimov =D (et j'ai encore un recueil de nouvelles à lire mais dans longtemps j'ai tout un tas de trucs à lire avant). À noter que le titre en VO est celui du recueil entier, ce tome en est la dernière partie.
Des hommes et des femmes beaux, sains et équilibrés, dont les tares physiques et mentales sont étouffées dans l’œuf selon un processus impitoyable.
Ils sont les habitants des "Mondes extérieurs" et ont dépossédé la Terre de sa souveraineté. Devenue le jouet de leur mépris raciste, elle vieillit dans une misère noire. mais, à l'occasion d'un conflit sévère, notre planète va prouver à ses vainqueurs qu'ils auraient tort de persister à la considérer de haut, elle, la mère des mondes... Cinq longues nouvelles de jeunesse appartenant au recueil Early Asimov. présentées individuellement par le Maître lui-même, elles orchestrent d'extraordinaires coups de théâtre avec un talent qui ne se dément jamais.


5 nouvelles donc, à chaque fois suivies d'un texte d'Asimov présentant un peu le contexte. Voilà pour la forme. Le résumé, et le titre sont basés sur la dernière histoire, la mère des mondes donc, qui explique pourquoi, dans l'Histoire des temps futurs, la Terre et les mondes spatiaux ne s'aiment pas. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai vraiment voulu lire ce recueil.

Mais comme il n'y a que 5 nouvelles et qu'il y a des choses à dire sur chaque....

Cul-de-sac
Cette nouvelle pourrait faire partie de l'Histoire des temps futurs vu l'évocation de l'Empire et de Trantor, s'il n'y avait pas quelque chose de rare chez Asimov : des extra-terrestres. Bon, on peut dire que ça en fait partie et que ça a été oublié, ou non, mais au final peu importe. Cette nouvelle réussit à réunir fin humoristique (enfin pas de quoi mourir de rire, mais quand même) et une espèce sur le déclin... Bonne nouvelle.

Aucun rapport
Nouvelle hélas on ne peut plus classique sur les risques des bombes atomiques, typique de l'époque d'écriture. Ce n'est vraiment pas ma préférée du recueil.

Les propriétés endochroniques de la thiotimoline resublimée
Ce n'est pas une nouvelle... mais une fausse publication scientifique sur un composé réagissant à un événement AVANT qu'il se produise... Forcément beaucoup de détails techniques, c'est un peu à part.... L'idée est bonne et bien traitée, mais le plus intéressant reste le commentaire d'Asimov après. Si vous êtes allergique à la physique/chimie... Ben vous passerez vite cette "nouvelle".

La course à la reine rouge
Hum... Je ne sais pas trop quoi dire sans risque de vous gâcher la nouvelle... Un soupçon de voyage dans le temps et de réflexion sur l'Histoire. La nouvelle est intéressante. Le titre est bien entendu une référence à "De l'autre côté du miroir", tout à fait approprié.

La mère des mondes
Voilà... La Terre, la mère des mondes, en fâcheuse posture avec les mondes spatiaux.. Cette nouvelles qui se passe peu avant "les cavernes d'acier" (enfin peu avant, quelques dizaines d'années avant... voire un peu plus). Ici les mondes spatiaux sont vraiment décrits sous leur plus mauvais jour mais ça permet de mieux expliquer l'animosité entre eux et la Terre... J'ai assez aimé, je comprends le choix des dirigeants terriens même si je ne sais pas si à leur place j'aurais fait pareil

J'ai aimé
  • Les nouvelles et les commentaires
  • Cul-de-sac en particulier
Je n'ai pas aimé
  • Aucun rapport (faut avouer :/)
Ressenti
Bon recueil de la part d'Asimov quand même. Mais fallait-il en douter ?

dimanche 18 septembre 2011

La fin de l'Éternité, de Isaac Asimov

The end of eternity en VO
Parution VO en 1965


Il y a plusieurs résumés selon les éditions, certaines donnant même des infos des dernières pages ! JE vais mettre celle de l'édition Denoël (celle que j'ai lue), à mon avis la plus juste.  Et celle qui spoile le moins.
Au 24e siècle, le mathématicien Mallansohn a inventé l'éternité, autrement dit le voyage dans le temps. Depuis, une équipe inter-temporelle patrouille dans l'Histoire pour guider et orienter l'humanité. Jusqu'au jour où, pour protéger une ravissante personne du 482ème siècle avec laquelle il aimerait s'unir en dépit d'une loi contraire, Andrew Harlan, un " Eternel ", se met à l'étude des mathématiques... et découvre que Mallansohn ne pouvait pas inventer l'éternité, les connaissances de son temps étant insuffisantes. La réalité, ou plutôt les réalités sont bien plus complexes qu'il ne l'imaginait : elles fourmillent de pièges. Mais l'intelligence, surtout quand elle est inspirée par l'amour, n'est-elle pas capable de renverser les montagnes ?

J'ai voulu lire ce roman pour deux raisons, liées d'ailleurs. Asimov d'un côté... et le fait que dans un sens c'est un prélude à l'histoire des temps futurs que j'ai pu chroniquer cet été... Et puis ça faisait longtemps que je n'avais pas lu d'histoire de voyage dans le temps, donc....
Niveau voyage dans le temps, point de voiture modifiée ou de cabine bleue volée, non non, il y a "juste" une organisation tirant son énergie de la mort du soleil et vivant dans une sorte de gratte-ciel situé hors du temps et de l'espace. Ses occupants, les Éternels, que les gens "normaux" considèrent comme une compagnie de commerce inter temporel, modifient régulièrement certains détails pour changer l'histoire humaine... Mais probablement pour éviter d'avoir à gérer d'immenses changements, Asimov a utilisé un truc que j'ai pu voir dans la patrouille du temps de Poul Anderson et, je crois, dans certaines nouvelles de la Grande Guerre modificatrice de Fritz Leiber, une sorte d'inertie dans le temps. Par exemple, changer totalement le 35ème siècle ne changera pas (ou si peu) le 62ème, car au final, les choses évolueront pour revenir au futur initial...
 
Première chose qui m'a marqué, certaines parties du roman ont vraiment vieilli, celles sur les ordinateurs surtout. Si avec Fondation ce n'était pas grave (après tout la technologie peut varier en 20 000 ans), pour les Éternels qui peuvent avoir la technologie de tous les siècles à venir, enfin plus ou moins, voir des ordinateurs à fiches cartonnées m'ennuie.... Bon, ça vient de l'âge du roman mais passons....
En revanche, Asimov, comme à son habitude, n'a pas hésité à placer des époques avec des mœurs bien différentes de celles de son époque... Et de la nôtre. Bon point.

On peut critiquer l'histoire d'amour comme simpliste et la motivation du héros très exagérée pour une simple nuit, mais ça serait ne pas tenir compte de certains développements de l'histoire ou encore du fait que les Éternels n'ont pas souvent l'occasion d'avoir des relations amoureuses.
Cependant, derrière cette histoire en apparence simpliste : "Greuh moi homme, moi sauver femme que moi aime" se cache une histoire bien plus riche avec divers camps et motivations.... Même si certaines me semblent abusées (niveau sacrifice, mais chut).

J'ai aimé
  • L'histoire plus riche qu'on pourrait le croire au premier abord.
  • Le principe de l'Éternité (même si je ne suis pas sûr qu'en vrai je penserais la même chose u_u)
Je n'ai pas aimé
  • Certains passages, comme les ordinateurs, ont TRÈS mal vieilli.
  • Les motivations abusées (mais chut, je n'ai pas envie de spoiler).
Ressenti
Sympa, ce roman sans être parfait est vraiment une bonne lecture. Le voyage dans le temps est bien traité et certaines remarques à son sujet sont assez pertinentes. Rétrospectivement un bon prologue à l'Histoire des temps futurs.

samedi 27 août 2011

Le Cycle de Fondation, omnibus, tome 2 : Vers un nouvel Empire, de Isaac Asimov

Parution VF en 1999


Voilà, le Cycle de Fondation est fini et l'Histoire des temps futurs aussi (à quelques exception, j'y reviendrai). Je vais copier/coller le résumé mais je tiens à signaler que je déconseille sa lecture à toute personne n'ayant pas déjà lu le livre, il contient des éléments qui ne sont pas vraiment à lire si on tient à garder la surprise. De plus, je ferai, dans cette chronique, comme si vous aviez lu les 3 précédents tomes d'Asimov.
La nuit féodale est tombée sur la Galaxie ; la Fondation créée par Hari Seldon a édifié un pouvoir politique régional.
Mais voici qu'apparaît le Mulet, capable d'exercer sur ses interlocuteurs une emprise télépathique. Seldon pouvait-il tenir compte d'un évènement aussi aléatoire que la naissance d'un mutant ? Il a créé en secret, à toutes fins utiles, une Seconde Fondation capable de protéger la Première... et recrutée parmi des hommes doués de pouvoirs psi. Le Mulet comprend tout et cherche la Seconde Fondation pour lui régler son compte.
Alors, le Plan de Mille Ans est-il défectueux ? Ou n'est-il qu'une péripétie d'un plan plus vaste, imaginé par des serviteurs de l'homme et prévoyant la fusion de toutes les entités vivantes au sein d'une totalité qui ne soit pas un Empire ? C'est une sorte de foetus astral qui, à l'extrême fin du cycle, est de retour à son port d'attache : la Lune.


Donc ce tome termine le cycle de Fondation. Il est composé de 4 romans, deux des années 50, deux écrits dans les années 80. Mais contrairement au dernier tome, cette différence se fait plus sentir. Certes les deux romans des années 80 se situent dans le futur de Fondation, donc l'évolution technique peut se justifier, mais il reste qu'à plusieurs endroits, les romans des années 50 accusent vraiment le coup. Quelques exemples :
  • page 214, le Lens est décrit comme une machine à calculer complexe. Là c'est peut-être la traduction qui fait vieille (peut être qu'en VO, c'est un terme proche de computer, mais je ne peux pas vérifier).
  • page 265, le "transcripteur" est une machine à écrire dotée d'une reconnaissance vocale, ça fait limite steampunk en fait (involontaire et probablement le seul élément, mais quand même).
  • Autre chose, certaines remarques, comme l'emplacement des planètes géantes semblent aujourd'hui relativement fausses, cependant, il faut bien voir que les romans datent d'avant la découverte de la moindre planète extra-solaire et donc que les Jupiter chauds n'étaient pas encore découverts.
Ce ne sont que quelques exemples, il y a d'autres passages de ce style. Oui je sais ce n'est pas réellement notre futur, et puis en 20 000 ans, la technologie a le temps de faire du yoyo (au passage tout futur décrit aujourd'hui sera du même style dans 50 ans, ne nous voilons pas la face).
De plus, certains passages montrent qu'Asimov avait dès les années 50 cerné l'un des gros problèmes de la technologie moderne : « Il me semble, remarqua Pelorat, que le progrès de la civilisation tend essentiellement à limiter la vie privée des gens. » (p486)
Ensuite, je me dois quand même de signaler quelques problèmes ou possibles erreurs. D'abord dans les date, parfois, ce ne sont pas des erreurs absolues mais il faut un peu adapter pour que tout colle. Il est possible aussi que la chronologie soit truffée d'erreurs.
  • page 15, le nom de l'Empereur, Daluden IV n'est pas forcément faux, de mémoire les derniers empereurs lorsqu'Hari Seldon vivaient ne sont pas nommés, mais bon, comme Asimov a utilisé Cléon 1er dans Prélude à Fondation et que c'est lui qui a nommé Seldon premier ministre... Asimov aurait dû utiliser Daluden IV dans ce roman...
  • page 158, Trantor est qualifiée comme le centre de la Galaxie pendant deux mille ans...  Même si la chronologie dit bien que l'Empire est à son apogée 2000 ans avant sa fin, son influence a dû être centrale bien avant ça, enfin...
  • page 343, clairement ici Asimov se contredit, vu qu'il parle de l'année 11 692 alors que Prélude à Fondation se déroule après l'an 12 000... Bref... 
  • page 466, là Trantor est décrite comme la capitale d'une vaste entités politiques durant 8000 ans puis 12000 ans plus tard le centre de l'Empire Galactique. Donc soit la chronologie a un problème, soit cette phrase veut dire que pendant 8000 ans, c'était surtout une union planétaire plus qu'un empire et que les 4000 années suivantes étaient l'Empire Galactique proprement dit.
Bon ça c'était mon côté français (pour ceux qui ne savent pas, un Français râleur est un pléonasme), mais ce n'est pas ce qui ressort de plus du livre. Soyons honnête, je n'ai pas vraiment toujours apprécié les choix d'Asimov dans l'évolution de l'histoire des temps futurs. Malgré ça, je n'ai pas pu décrocher, étrange, non ? Je ne sais pas exactement pourquoi mais même quand je n'aime pas les personnages ou les choix, je ne peux m'empêcher de vouloir découvrir (enfin redécouvrir) la suite, étrange, non ?

Asimov a bien entendu glissé des références à certains de ces livres, pas seulement au cycle des Robots (dans les romans des années 80) mais aussi à "La fin de l'éternité" (que je lirai dans pas très longtemps, c'est une certitude), page 710.

Fondation et Empire
Suite "directe" du dernier roman du précédent tome, on sent qu'Asimov commence à abandonner les nouvelles. Si la première partie est indépendante, les deux parties suivantes sont beaucoup plus liées. J'avoue que c'est à partir de cette partie que je décroche un peu de Fondation. Je n'aime pas le Mulet, je ne sais pas trop pourquoi, peut-être qu'il tranche trop avec les précédentes parties du cycle ? Ou plutôt parce que ses capacités me mettent vraiment mal à l'aise.... Quoi qu'il en soit, et malgré l'importance du Mulet, j'ai vraiment dévoré ce livre... étonnant, non ?

Seconde Fondation
Le roman est divisé en deux parties. La première fait directement suite à Fondation et Empire. Si le précédent tome considérait, surtout, la lutte entre la Première Fondation et le Mulet, là comme le titre le dit si bien, c'est la Seconde Fondation qui est à l'honneur dans les deux parties. Comment faire en sorte que le Plan Seldon continue de fonctionner malgré les imprévus... et surtout à quel prix...

Fondation Foudroyée
La fin de la première trilogie a laissé beaucoup de vide, d'ouvertures possibles, Asimov décide donc d'avancer un peu dans le temps à un point de rupture. Si le roman se lit bien et se tient (pour peu qu'on ne se pose pas trop de questions sur le fonctionnement de certaines capacités ou technologies), j'ai trouvé quelques passages qui m'ennuient sur le principe. Je ne parle pas de la quête qui semble étrangement réussir, il y a une raison derrière, donc ça ça passe, mais comme je dois un peu spoiler, ça sera en italique donc si vous voulez éviter, descendez un peu.
J'ai trouvé parfois Gaïa un peu illogique. Non pas sur leur fonctionnement, après tout, c'est une suite parfaitement logique mais page 704, Dom dit que les repas, sur Gaïa, ne sont pas faits pour être appréciés. Je ne vois pas pourquoi. Admettons pour la partie des repas avec les animaux, soit. Mais il n'y a pas que ça, il y a aussi des des plantes, ou des produits comme le miel. Pourquoi ne pas vouloir apprécier ? Bon c'est un détail mais ça me tracasse. 
De même, je ne sais plus si c'est dans ce roman ou dans le suivant, mais à un endroit on dit que le Second Empire ne verra pas le jour, alors qu'à d'autres endroits j'ai vu (mais je ne retrouve pas les pages) que l'avènement de Galaxia sera bien plus long que 500 ans, donc l'Empire verra le jour mais pas de façon définitive. Si je ne me trompe pas, c'est problématique.

Bon après le roman se finit.... Pas vraiment, direction : la Terre.

Terre et Fondation
Point final à l'histoire des temps futurs d'Asimov, ce roman conclue la quête de Golan Trevize. Pour le coup cette quête ne réussit qu'avec un peu de chance et le nouveau matériel, il y a quelques facilités, mais moindres que dans le précédent roman ou dans Prélude à Fondation. Le roman permet de faire le lien avec le cycle des Robots. Ce roman répond à une question. Quelle est LA faille du Plan Seldon ? Je vais me fendre d'un petit commentaire à ce sujet, spoileur à fond donc en italique et on descend un peu si on veut l'éviter.

Oui, Asimov n'a mis que des humains dans Fondation, je crois qu'il jugeait l'ajout d'autres civilisation comme une facilité (dans d'autres cycles, il ne s'en est pas privé par contre). Mais en effet, il n'y a pas forcément que les Hommes dans le sens traditionnel du terme.... Effectivement, ça peut jouer

J'ai aimé
  • Le style d'Asimov.
  • Son univers.
  • Beaucoup de ses idées
Je n'ai pas aimé
  • Quelques possibles erreurs cités au dessus.
  • Certains choix littéraires comme le Mulet.
Ressenti
Malgré tout ce que j'ai pu dire de négatif sur ce livre, j'en ressors avec une impression plus que positive. C'est souvent le cas avec Asimov, donc je ne peux que conseiller la lecture.

Ressenti final
La trilogie originale a valu à l'auteur un prix Hugo pour la meilleure série de tous les temps. Bien qu'appréciant la plume de l'auteur, je ne sais pas si j'aurais été aussi généreux, mais ça reste un très bon cycle, surtout augmenté du cycle de l'Empire et de celui des Robots.

J'ai eu un mot clé, il y a quelques jours se demandant quel est le meilleur cycle entre Fondation et les Robots. Je pense que beaucoup diront Fondation, mais personnellement, j'ai préféré les robots. Question de goût, bien sûr, je crois que j'apprécie plus les variations autour des Trois Lois que les disputes autour d'un plan visant à protéger l'Humanité du chaos. Après, si vous n'êtes pas à l'aise avec le format "nouvelles", je pense que Fondation sera plus pour vous.

mardi 9 août 2011

Le Cycle de Fondation, omnibus, tome 1 : Le Déclin de Trantor, de Isaac Asimov

Parution VF en 1999


Je continue donc, lentement car ce sont des pavés, dans l'univers d'Asimov, avec le cycle de Fondation.
Trantor, la planète blindée, est depuis douze mille ans la capitale de l'Empire galactique : vingt-cinq millions de mondes habités, une population qui se compte en quadrillions, une bureaucratie supérieurement compétente et informatisée.
Un jeune savant, Hari Seldon, s'apprête à exposer sa découverte, la psychohistoire, à un congrès de mathématiciens. Des équations qui permettraient de modéliser l'avenir. Donc de la prédire ? Convoqué par l'empereur, Seldon s'en défend. Mais le souverain annonce la couleur : " Mieux vaut fabriquer un bon avenir, lâche-t-il, qu'en prédire un mauvais. " Menacé de voir sa découverte devenir l'enjeu des luttes pour le pouvoir, l'inventeur ne perd pas courage : la psychohistoire lui dévoile toutes les cartes. Même après sa mort, il reviendra sous forme d'hologramme indiquer le bon choix à ses successeurs.


Trantor, planète à peine évoquée dans les romans du précédent volume, mais ô combien importante. Cette fois, nous y voilà, nous sommes au cœur de l'Empire galactique. Des milliers d'années après les précédents romans (11 200 ans environ après le dernier roman du tome précédent)...
Ce livre est donc un recueil de trois romans (dont deux sont plutôt des ensembles de nouvelles liées entre elles) qui décrivent chronologiquement l'établissement de la psychohistoire et des Fondations afin de réduire la période de barbarie découlant de l'effondrement de l'Empire Galactique. Mais la chronologie de l'histoire n'est pas celle de l'écriture. Ainsi que je l'avais dit dans mon précédent billet sur Asimov (à l'époque je n'avais pas vérifié, maintenant si), plusieurs romans ont été écrits pour faire un lien entre le cycle des robots et le cycle de Fondation.
Ainsi, Prélude à Fondation et l'Aube de Fondation sont parus respectivement en 1988 et 1993 alors que Fondation est paru en 1951 ! Et je ne parle que de la parution en roman. L'écriture est plus ancienne.
D'un point de vue l'histoire, le cycle des Robots, celui de l'Empire et celui de Fondation peuvent donc se rejoindre si on fait l'impasse sur quelques incohérences pouvant s'expliquer par une mauvaise information et/ou les brumes de l'Histoire, par exemple sur le nombre de monde dans l'Empire, ou parfois sur les dates. De plus, je pense vraiment qu'il est nécessaire d'avoir lu le cycle des Robots avant de lire Prélude à Fondation et l'Aube de Fondation. Simplement parce qu'il y a des vraies références aux précédents romans. Oh certes, la plupart sont expliquées sur la fin mais... voilà... Sinon Asimov s'est aussi amusé à glisser une référence sur un autre de ses romans : Némésis. Je ne suis pas sûr qu'on puisse vraiment le placer autrement que comme une légende dans cet univers mais ça reste bien trouvé. Je me demande si je n'ai pas raté d'autres références, je n'ai pas tout lu d'Asimov. On notera aussi qu'à plusieurs endroits, j'ai eu l'impression qu'Asimov revendiquait son athéisme.

Le fait que Fondation soit typique des années 50 niveau technologie du futur (livres électroniques avec bobines et autre) fait que même s'il a glissé certaines idées tirées des années 80/90 dans le prélude et l'aube, il y a un côté vieillot parfois, c'est amusant.

Prélude à Fondation
Premier roman, dans la chronologie du cycle, il met en scène un Hari Seldon encore jeune. Venant présenter une théorie qu'il pense inapplicable, il se retrouve pourchassé par ceux voulant se servir de lui comme caution politique. Période de sa vie que "l'Encyclopedia Galactica", ouvrage fictif dont des extraits introduisent chaque partie de tous les romans du recueil, qualifie de "la Fuite".
Clairement ce roman n'est pas fait pour être lu indépendamment du reste, il est là pour faire passer quelques idées et poser plusieurs références. Plusieurs parties semblent... trop faciles, genre une pirouette et hop. Surtout ne pas paniquer, Asimov n'est pas du genre à laisser ce genre de facilités sans raison.

L'Aube de Fondation
Si le premier roman est là pour présenter un peu, celui-là décrit vraiment l'évolution de la psychohistoire. Comme c'est une relecture, je crois bien me souvenir que certains passages servent de références à de futurs passages de plusieurs romans suivants.
Sur la forme il s'agit de plusieurs histoires liées à Hari Seldon et qui se déroulent tous les 10 ans... En fait, cette régularité est ce qui m'a le plus gêné dans ce roman. Ce n'est qu'un détail mais....
Comme le précédent, je déconseille de le lire seul, il nécessite vraiment le précédent pour être apprécié/compris et surtout les suivants.

Fondation
Contrairement aux deux autres, ce roman peut être lu indépendamment, et pour cause, c'est le premier à avoir été écrit. J'avais peur au début qu'il y ait beaucoup de raccords à faire avec les deux précédents, mais en fait non, pas beaucoup, car contrairement aux précédents, ce roman ne se concentre pas sur Hari Seldon mais sur la première Fondation. Seul le premier chapitre en parle (et chronologiquement, ce chapitre se passe entre le dernier chapitre et l'épilogue de l'Aube de Fondation). Il y a quand même le fait qu'Hari Sledon est décrit comme psychologue, ce qui dans un sens est vrai, mais il est mathématicien dans les deux premiers. Mais on peut le considérer comme psychologue de facto des populations, ce qui résout le problème.
Ensuite le roman est divisé en plusieurs nouvelles, correspondant chacune à une crise prédite par Seldon.

Annexes
En plus des romans, il y a plusieurs textes, une introduction spécifique à cette édition et quelques textes de fins écrits, eux, par Asimov. Ces textes permettent de mieux comprendre l'écriture de cette saga. Par exemple, on apprend que si Fondation a été publié dans en 1951, les nouvelles qui composent cet ouvrage ont été publiées dans un magasine dans les années 40 (sauf le premier chapitre, écrit pour l'occasion).
De plus Asimov livre quelques idées sur le plagiat ou sur la galaxie "tout humaine" qu'il utilise... C'est assez intéressant.

J'ai aimé
  • À peu près tout...
Je n'ai pas aimé
  • Quelques raccords auraient mérité d'être mieux faits
  • Les problèmes survenant tous les 10 ans dans l'Aube de Fondation
Ressenti
BON, vous vous en doutez, je pense.
Sincèrement je pense qu'il vaut mieux avoir lu les Robots pour mieux apprécier les deux premiers romans, histoire de ne pas être perdu dans les références utilisées. Et les quelques détails que je n'ai pas aimés sont vraiment du pinaillage.
Prochain épisode : le tome 2.... Encore un recueil de plusieurs romans !

dimanche 31 juillet 2011

Le Grand Livre des robots, tome 2 : La Gloire de Trantor, de Isaac Asimov

Parution VF 1991


Voilà la suite de ma relecture d'Asimov. ^_^ Attention, le titre est trompeur.
Cette fois les hommes ont vraiment besoin d'aide: sur Terre, ils s'enlisent dans le naufrage écologique ; sur les Mondes Extérieurs, ils s'abandonnent à leurs esclaves mécaniques et vivent comme des enfants gâtés dans des paradis artificiels.
Deux manières de mourir.
Deux manières de se perdre.
Le Dr Fastolfe a bien une idée qui arrangerait tout: entraîner les hommes dans une nouvelle expansion spatiale.
Et traiter les robots pour ce qu'ils sont: des adjuvants efficaces et raisonnables au service d'une cause qu'ils n'ont pas à définir.
Mais ces machines bienfaisantes peuvent aussi concourir à une œuvre de mort, si elles sont manipulées habilement ...
L'enjeu est trop grave: pour un peu, on en viendrait à détruire la Terre au nom des Lois de la robotique.
Alors? Qu'en est-il de ces Lois fondamentales? Et de l'avenir même des robots? Seront-ils acculés à trahir leur programme pour mieux lui rester fidèles? En répondant à ces questions.
Asimov justifie le cycle de l'Empire galactique, où les robots positroniques s'évanouissent pour des dizaines de millénaires.
Tout s'ajuste à merveille.
Le rideau se lève sur la vitalité retrouvée des hommes: hommes embarqués sur les courants de l'espace, perdus dans une poussière d'étoiles, éparpillés sur des millions de cailloux dans le ciel et qui enfin, hors de tout contrôle visible, en viennent à unir leurs destins sous le signe de Trantor.


Toujours un vrai pavé. Plus de 1000 pages, bon courage pour ceux qui vont le lire, mais ça vaut le coup.
Alors il s'agit cette fois d'un assemblage de 5 romans...
  • Robots de l'aube
  • Les Robots et l'Empire
  • Les Courants de l'espace
  • Poussière d'étoiles
  • Cailloux dans le ciel
Et si je dis que le titre est trompeur c'est que seules deux d'entre eux sont sur les robots. En revanche, les 3 autres sont sur le cycle de l'Empire, qui peut être placé, chronologiquement parlant dans l'univers d'Asimov, entre le cycle des robots et celui de Fondation. En revanche, le sous-titre est approprié car Trantor est la capitale de l'Empire Galactique. Du coup, ça justifie le sous-titre du volume 1.

Les deux premiers romans ont été écrits tardivement (Face aux feu du soleil : 1957, Robots de l'aube :1983) et je pense (je n'ai pas vérifié) qu'ils ont surtout été écrits pour faire un lien entre les Robots et Fondation (il y a d'autres romans, mais dans le cycle de Fondation, qui accentuent ce lien). J'en veux pour preuve que plusieurs questions restent sans réponse à la fin des Robots et l'Empire... Ainsi que la référence à la psychohistoire.
J'ai beaucoup apprécié quelque chose qui est surtout visible dans ces deux romans ainsi que dans le reste du cycle des Robots (moins dans le cycle de l'Empire). Chaque planète a vraiment un style de vie, de pensée, différent. Entre les Solariens qui ne supportent pas le contact physique, les Terriens entassés et incapables de sortir, ou les Aurorains pour qui le mariage ne sert qu'à la reproduction (ce qui est déconnecté du plaisir et de l'amour), les mentalités sont différentes, et c'est très bien ainsi.
Au niveau de l'histoire, c'est aussi une vraie conclusion de ce que les robots positroniques et leurs Trois Lois peuvent apporter à l'humanité.

Les trois autres romans sont bien plus anciens niveau écriture. Asimov n'avait pas encore imaginé les mondes spaciens par exemple. D'ailleurs la fin du cycle des Robots est faite pour s'accorder avec la Terre décrite dans le cycle de l'Empire. Cependant il faut faire quelques arrangements... Je risque de spoiler alors pour ce que je juge important, je vais mettre de l'italique.. Même là j'éviterai de tout dire. Si vous voulez éviter, de lire, descendez jusqu'au prochain paragraphe.
L'état de la Terre décrit à la fin du cycle des Robots est celui décrit dans celui de l'Empire. Mais dans ce dernier il est fait mention d'une guerre, ce qui n'est pas le cas dans les Robots et l'Empire. 

Cependant ça peut s'expliquer, ainsi que toutes les autres différences, par le fait que l'histoire peut être déformée à travers les siècles. ou les millénaires. D'après une chronologie qui est dans un autre livre, l'histoire de Poussières d'étoiles se situe entre environ l'an 5000 et environ 8000, largement de quoi avoir une vision faussée de l'histoire, surtout qu'on peut voir dans les romans que l'Humanité a oublié ses origines. D'autant que les romans les courants de l'espace et cailloux dans le ciel ont lieu, respectivement, 500 ans et 850 ans après l'an 8000 (par ailleurs pour le dernier roman, ils indiquent une chronologie en désaccord avec celle que je viens de donner, considérons ça comme un problème de mauvaise datation).
Du coup, je ne comprends pas le choix de l'ordre dans ce recueil, il aurait fallu placer "Poussières d'étoiles" en premier. Mais passons. Ces trois romans sont réellement indépendants.

De même, les robots nommés dans ces romans ne sont probablement pas des robots positroniques mais des machines un peu sophistiquées.

Les courants de l'espace
Roman correct et bien amené, on sent quand même l'influence des années 50 dans l'écriture et, de mon point de vue, l'auteur n'a pas encore appris à détacher ses romans de son époque. Mais c'est aussi en partie voulu vu que l'auteur fait mention de la question de la couleur de peau et des chants de coton. Quelques facilités, mais au final, ça passe bien.

Poussières d'étoiles
Celui que j'ai le moins aimé... le roman est pas mal en soit, et il serait même réussi si l'histoire d'amour n'était pas si téléphonée (mais c'est inévitable, je le crains) et si la fin n'était pas, à mes yeux, parfaitement ridicule.

Cailloux dans le ciel
Dernier roman, assez sympathique mais pas inoubliable. L'histoire d'amour est tout aussi basique mais bon, elle reste plus... crédible que la précédente (en partie parce que les gens sont au courant des problèmes).
L'un des points importants du roman est le racisme que subissent les Terriens, pas tout à fait à tort comme expliqué dans le roman mais grandement exagéré...
Un autre point est la quête des origines. Dans le roman, il y a deux versions, l'hypothèse que plusieurs mondes ont donné naissance à des humains et l'hypothèse, beaucoup plus controversée, que tous viennent d'un monde unique aujourd'hui oublié... La seconde vous paraît plus logique ? Imaginez que vous soyez transportés dans le futur. Vous dites qu'à votre époque, il n'y avait qu'une seule planète habitée, la Terre. Elle doit donc être la planète des origines, CQFD.... Sûrs ? Mais comment savez-vous que d'autres planètes ne sont pas habitées par des humains ? Vous êtes allés voir ? Bien sûr, dans l'état actuel de nos connaissances, les probabilités font que... Mais on le sait via nos connaissances, or dans le futur d'Asimov, beaucoup ont été oubliées, d'autres ont été découvertes... Les conclusions peuvent-être logiquement différentes (même si l'auteur insiste sur le fait que la théorie des humains co évoluant sur plusieurs planètes a un gros point faible).


J'ai aimé
  • La plupart des histoires.
  • L'évolution des mondes humains.
  • Asimov quoi.
Je n'ai pas aimé
  • L'ordre des trois romans à la fin
  • Les histoires d'amour un peu trop simplistes (j'en parle souvent pour la fantasy... je ne demande pas des romans à l'eau de rose mais autre chose que les histoires d'amour de blockbuster américain... u_u)
Ressenti
Bon, bien sûr. ^_^ Le cycle de l'Empire n'est pas la partie d'Asimov que je préfère, mais reste un très bon moment de lecture. Je ne peux que conseiller de lire ce tome également. Maintenant, direction Fondation. Pour ceux qui ne connaissent pas et qui veulent lire tout Asimov, je conseille d'avoir lu les robots avant. Parce que j'ai un faible pour la lecture par ordre chronologique d'Asimov. Et Fondation commence par le déclin de Trantor.

dimanche 24 juillet 2011

Le Grand Livre des robots, tome 1 : Prélude à Trantor, de Isaac Asimov

Parution VF en 1990


Je sais, je ne poste pas beaucoup en ce moment, mais ce livre est assez gros, vu qu'il s'agit d'un ensemble de 3 livres (un recueil de nouvelles et deux romans). Et en plus, un problème avec blogger a fait que j'ai perdu l'intégralité de ma critique, j'ai envie de râler Raaaaah.... D:
" Un enfant n'est pas fait pour être gardé par un être de métal " : tel est le point de vue d'une mère en 1998. Elle aura l'occasion de changer d'avis. Le robot, est pour l'homme un jouet inoffensif. Un serviteur irréprochable. Un ami sûr. Mieux : les nouveaux modèles sont conscients, autonomes, sensibles. Ils savent qu'il faut réparer les humains. Ils vont jusqu'à faire l'amour avec eux. Si ça peut les aider ... L'humanité n'est pas facile à comprendre. Un robot rêve de libérer son peuple. Un autre veut devenir humain, mais il faut pour cela renoncer à l'immortalité. Les robots ne tiennent pas spécialement à cultiver leur différence. Ce sont les hommes qui se rebiffent. Pas dans l'espace, où va s'épanouir Trantor, mais sur Terre, où l'asphyxie menace. On a peur que les machines prennent le pouvoir. Des robots sont assassinés. D'autres robots mènent l'enquête ... Ainsi commence le Grand Livre des robots, cette fresque géante où se déploie toute l'histoire des temps futurs, toute l'œuvre d'un écrivain exceptionnellement fécond. A la fois savant et romancier, Isaac Asimov incarne pour des millions de lecteurs la clarté, la transparence, la passion de comprendre et d'expliquer. Pourtant il sait que la science ne résout pas tous les problèmes. Une certitude : l'avenir sera complexe.

Je ne connais qu'une façon de commencer cette chronique. Les Trois Lois de la Robotique.
  1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
  2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.
  3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.
Ces lois, exposées pour la première fois dans une des nouvelles du livre sont au cœur de la majeure partie des récits (mais pas tous attention). La plupart du temps, les robots d'Asimov sont des robots au cerveau "positronique" (n'y cherchez aucune explication scientifique hein). La construction de ces cerveaux implique les Trois Lois. Ce qui fait qu'un robot qui a des problèmes pour respecter les lois (surtout la première) peut griller. En fait théoriquement, le cerveau grillera avant que le robot puisse briser la première loi. Voilà la base des robots positroniques. Bienvenue chez Asimov.

Comme dit au départ, ce livre est la réunion d'un recueil de nouvelles et de deux romans. Les nouvelles sont séparées en 7 parties, par thème (et absolument pas par ordre d'écriture).
  1. Robots non humains
  2. Robots immobiles
  3. Robots métalliques
  4. Robots humanoïdes
  5. Powell et Donovan
  6. Susan Calvin
  7. L'après-Susan
  8. Les Cavernes d'acier (roman)
  9. Face aux feux du soleil (roman)
Au début de chaque thème, il y a un petit mot de la part d'Asimov mais qui, je crois, datet
Mais on peut aussi voir que plusieurs histoires ont un lien "historiques" entre elles. On peut dire qu'elles forment "l'univers d'Asimov". À partir de Powel et Donovan, on peut considérer que toutes font partie de cet univers, et classées par ordre chronologique.
Parmi les autres, certaines en font partie (comme "l'effet miroir") d'autres non. Dans l'ensemble ce n'est pas important. Les nouvelles sont toujours au pire sympathiques à lire, au mieux prenantes (et à mes yeux, la majeure partie est de la seconde catégorie). Au moins une des nouvelles fait suite à une nouvelle parue dans un autre recueil (celle avec les joviens). Je n'ai pas vu d'autres mais vu que je ne connais pas tout Asimov...

Donc, à partir de Powel et Donovan, on voit le futur décrit par Asimov évoluer, les robots gagner en complexité. En effet, selon le degré de sophistication du robot, les Trois Lois peuvent être interprétées différemment, ce qui est plutôt intéressant vu le principe.

Au niveau des personnages principaux réccurents, Powel et Donovan testent différents robots. Susan Calvin est la robotpsychologue de l'U.S. Robots. Elle est décrite ainsi dans une des nouvelles ainsi :
"La dame qui possède l'hyperespace à la place du cœur et de l'hélium liquide dans les yeux. Elle pourrait traverser le Soleil et ressortir de l'autre côté dans un bloc de flammes gelées."
Asimov a une faiblesse pour elle, ce que je peux comprendre, personnellement.

Puis Elijah Baley et R. Daneel Olivaw. Le premier est un policier New-Yorkais vivant vers 5000, à une époque où les Terriens vivent dans des Cités, des lieux clos. Le second est un robot androïde.
Ces deux sont les héros de la nouvelle "l'effet miroir" et des deux romans.
Je me dois de décrire l'univers de cette époque. Je ne spoile pas vraiment l'histoire, juste l'univers, un peu comme un 4ème de couverture. Je le mets en italique, libre à vous de descendre un peu plus bas. Mais à mon avis c'est utile pour comprendre la nouvelle "l'effet miroir" vu sa position dans le recueil.
Dans un futur lointain, les humains ont colonisé 50 mondes avant de cesser de se répandre dans l'univers. Les mondes colonisés ont donné les "spaciens", eux vivent longtemps entourés de robots et avec des relations sociales distendues (voir quasi absentes). Les terriens pendant ce temps fuisent les espaces ouverts, s'entassent dans des cités (des Cavernes d'Acier) et ont une haine envers les robots. Et entre ces deux groupes, il y a une haine.

Les deux romans de ce livre mettent donc en scène Elijah Baley et Daneel Olivaw, dans deux histoires policières où intervient la fameuse Première Loi. Oui, c'est plus long que les nouvelles mais ça se justifie tout à fait et il faut s'y habituer, de mémoire les suivants de la série ne sont aussi que des romans.

Je ne comprends pas trop le titre du recueil "prélude à Trantor". Oui, c'est vrai, c'est un prélude à Trantor, certes, mais il n'y a aucun lien avec Trantor... Enfin c'est un détail.

J'ai aimé
  • Tout. u_u
Je n'ai pas aimé
  • J'aurais placé "l'effet miroir" à sa place chronologique dans l'univers d'Asimov, mais comme ce livre est un condensé de plusieurs livres, ils n'ont pas touché à l'ordre, donc c'est normal.
Ressenti
BON. Mais c'est normal. J'ai toujours aimé Asimov, et donc ce n'est que du bonheur. Si vous avez le temps, lisez-le. Et rendez-vous bientôt pour le volume 2. Puis pour Fondation. Miam. ^_^