mercredi 21 mars 2012

Planète à gogos, suivi de Les gogos contre-attaquent, de Frederik Pohl et Cyril M. Kornbluth

Planète à gogos :
The space merchants en VO
Parution VO en 1952

Les gogos contre-attaquent :
The merchants' war en VO
Parution VO en 1984


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Il y a bien longtemps que la Terre n'est plus gouvernée par les politiciens mais par les publicitaires. À coups d'annonces directes sur la rétine ou de pin-up en trois dimensions qui vous susurrent des slogans à l'oreille. Et qu'importe si notre planète est polluée jusqu'à l'os ! Seul problème : l'espace. Où loger les consommateurs nécessaires ? Sur Vénus ! Il suffit de les persuader que l'existence y est délicieuse. Ce à quoi s'emploie Mitchell Courtenay, jusqu'au jour où une agence rivale tente de l'éliminer en toute illégalité - c'est-à-dire sans notification de meurtre préalable - et ébranle du même coup ses certitudes... Une satire féroce contre la publicité qui, plus de cinquante ans après, n'a pas pris une ride et reste plus que jamais d'actualité. Un classique de la science-fiction, enrichi ici de quelques chapitres restés inédits jusqu'à ce jour.

1952. La première partie a été écrite en 1952. J'ai été sidéré en lisant ça. Je ne vais pas dire que les auteurs ont tout prévu et que c'est incroyablement juste. Mais force est de constater qu'ils ont vu juste sur plusieurs points. Certes ici les multi nationales (ou supra nationales en fait...) sont des agences de pub qui font la loi et les entreprises qui leur sont subordonnées. Cependant la domination de la pub est assez bien trouvée. Surtout pour 1952.
En fait je ne vais pas différencier les deux romans car le mécanisme est le même dans les deux cas. Un publicitaire qui ne trouve rien à redire sur la situation donnée (forcément il en profite), se retrouve coincé dans la situation d'un consommateur sans que ce soit voulu (et pour cause...). Puis il s'en suit un long parcours pour retrouver sa place, et d'autres choses. En fait, le personnage principal ne réfléchit à son univers et à son injustice que lorsqu'il est privé des avantages qu'il avait auparavant.
Attention, le second roman n'est pas non plus une redite. On y trouve quelques bonnes idées non exploitées dans le premier roman. Hélas la fin est pour le coup un peu... bah en dessous du reste, même si elle reste logique avec le personnage.

On remarque aussi que les personnages tiennent souvent des propos qui aujourd'hui pourraient paraître complètement absurde, ou même malsain. Mais en y réfléchissant. Combien de nos idées, de nos a priori, des fondements de notre morale paraissaient absurdes ou immoraux il y a 50 ans ?


On trouve dans cette édition des chapitres du premier roman non inclus dans la version reliée auparavant. Ces chapitres sont un bonus sympathique mais sans grand intérêt niveau histoire.

J'ai aimé
  • La satire de la pub.
Je n'ai pas aimé
  • Boarf, un peu la fin du second roman.
Ressenti
Plutôt bon. Certains passages sont peut-être vraiment abusés et autres mais au final c'est une œuvre à lire je pense.
Un de ces quatre, il faudra que je relise "l'ère du satisfacteur"....

mardi 20 mars 2012

Le Passeur, de Lois Lowry

The Giver en VO
Parution VO en1992

Encore un roman ajouté, je ne sais plus trop pourquoi. Et en jeunesse, j'étais en terre inconnue à la bibliothèque. :D
Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n’existent pas. Les inégalités n'existent pas, la désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le Comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveau-nés inaptes sont "élargis". Personne ne sait exactement ce que cela veut dire. 
Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux. Quand l'œil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux. 
Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.

C'est un livre relativement court que j'ai commencé et fini très vite (environ 300 pages mais écrit en gros, du coup....). D'ailleurs, je reste sur ma faim... Mais commençons par le commencement.
Le livre se lit très bien, très vite, sans aucun problème. Heureusement d'ailleurs, pour un livre classé jeunesse. En revanche le monde décrit manque parfois d'explications sur le pourquoi du comment... Sur l'origine de cette société ainsi que sur la façon dont sont gérés les souvenirs. C'est parfois un peu frustrant mais au final, ce n'est pas si grave.
En revanche la fin est... vraiment frustrante, je sais que l'auteur a fait exprès mais j'ai un peu de mal, elle me paraît trop.. brusque et floue, ok c'est assumé par l'auteur mais quand même.... Ceci dit, l'honnêteté me fait dire qu'en fait, ce n'est pas vraiment important. Le roman est plus une description d'un monde aseptisé, sans couleur, sans amour, mais sans douleur ni haine, sans vrai passé... Et sans vrai futur. Et c'est cette découverte qui fait tout l'intérêt du roman.
Du coup, si vous aimez des histoires avec un début et une fin, oubliez. Si vous aimez des mondes autres que le nôtre....

J'ai aimé
  • La description de ce monde.
Je n'ai pas aimé
  • La fin.
Ressenti
Globalement positif, malgré la note sur la fin. Mais comme le roman ne repose pas dessus... Il y a deux "suites" à cette histoires, visiblement qui se passent dans d'autres communautés. Je les lirai peut-être, un jour.

vendredi 9 mars 2012

La trilogie de l'héritage, tome 2 : Les royaumes déchus, de N.K. Jemisin

Inheritance Trilogy, book 2: The broken kingdoms en VO
Parution VO en 2010

La suite, même si à la lecture du premier je me demandais quelle suite l'auteur pouvait donner....
Dans la cité d'Ombre, sous les frondaisons de l'arbre Monde, les ruelles scintillent de magie et les dieux vivent cachés parmi les mortels. Oree Shoth, une artiste aveugle, recueille un homme étrange. Mais cet acte de compassion la plonge bientôt au coeur d'une conspiration infernale.

Ben c'est simple... On ne suit plus Yeine mais Orie (ou Oree dans le 4ème de couverture, mais seulement là). Orie est une jeune femme aveugle... Mais pas totalement. En effet, Orie voit la magie, donc les dieux, les sorts et... ses tableaux. D'ailleurs, c'est plutôt étrange, elle a communiqué par écrit à sa mère. Ou j'ai raté quelque chose, ou il faut trouver une excuse (mais ça peut se faire, par exemple quelqu'un d'autre a lu ou c'était fait par un scribe, donc magiquement).
Bon c'était mon côté râleur.

Pour le reste, c'est très proche du premier roman sur la structure, Orie raconte sa vie, pas toujours de façon chronologique. Ceci dit, soit je m'y suis habitué, soit c'est moins décousu que dans le premier tome. Et puis l'écriture en elle-même est aussi maîtrisée.

Sinon niveau histoire, ça reste proche du classique, Oree se retrouve entraînée dans une histoire de machination qui la dépasse.
L'histoire se passe 10 ans après le premier tome, voilà comment ne pas faire une histoire avec une déesse comme personnage principal. Comme l'héroïne n'a pas participé au premier tome, elle ignore des choses que les lecteurs savent. Du coup certaines choses qui nous semblent totalement évidentes ne le sont pas pour elle. C'est presque frustrant. :D

Sinon, les dieux ici ne sont plus esclaves mais vagabondent avec quelques limitations.... Le problème est que tout le monde n'est pas pas vraiment ravi de ce changement... Ni des changements théologiques qui secouent le monde depuis 10 ans... Ceci permet de changer de point de vue par rapport aux esclaves du premier tome. Une autre facette de la divinité et de la guerre des dieux.

J'ai aimé
  • Toujours le style.
Je n'ai pas aimé
  • Quelques facilités sur la vision d'Orie.
Ressenti
Plutôt bon. Vraiment, ça se lit bien c'est sympathique. Je suis peut-être un peu critique ici mais sincèrement, c'est une bonne saga de fantasy.

mardi 6 mars 2012

La trilogie de l'héritage, tome 1 : Les Cent Mille Royaumes, de N.K. Jemisin

Inheritance Trilogy, book 1 : The Hundred Thousand Kingdoms en VO
Parution VO en 2010

Un bouquin de fantasy que j'avais dans ma liste de livre à lire depuis quelques temps... je ne me souviens d'ailleurs toujours plus à quelle occasion je l'avais rajouté...
Mon nom est Yeine et j'ai dix-neuf ans. Je suis membre du peuple darrène, au Nord des cent-mille royaumes. Une barbare. Il y a un mois, ma mère a été assassinée. Elle était l'héritière des Arameris, la plus puissante famille du monde. Ce matin, j'ai reçu un message de l'empereur, mon grand-père : une invitation à venir séjourner à Ciel, le palais familial. Plus qu'une invitation, un ordre.
Je veux découvrir pourquoi ma mère est morte. Même si on ne revient jamais de Ciel.


Pour commencer, il ne s'agit pas d'Eragon. :D
Ce roman a quelques classiques de la fantasy. Un héros arrive un peu malgré lui au sein d'une situation qui le dépasse et qui doit se battre pour survivre. C'est une façon de justifier les explications que les autres personnages donnent. Là il s'agit d'une héroïne qui se rend compte qu'elle n'est qu'un outil dans une machination... un outil qui ne doit servir qu'une fois. Alors oui, c'est encore une histoire d'élue, ça peut rebuter...
Mais il y a une histoire de dieux aussi... Suite à une guerre des dieux dont nous apprendrons au fur et à mesure l'histoire, il y a eu des conséquences théologiques. On y trouve ici des dieux esclaves là... ou de dieux armes, c'est comme on veut. C'est plutôt bien pensé. Et ça change des dieux qu'on prie pour avoir tel ou tel avantage. Il s'agit ici d'êtres qui sont subordonnés à une famille, mais à qui il vaut mieux savoir parler si on veut éviter les ennuis.
Les personnages sont assez sympas. Un peu stéréotypés, il faut l'avouer, mais parfois plutôt sympathiques.

Niveau style, c'est bien écrit, ça se lit très bien mais, même si c'est assumé, le côté "je raconte ma vie" c'est un peu... bordélique. Il y a souvent des retours en arrières ou des passages "ah mais je ne vous ai pas dit, avant il y avait ça". C'est exprès, ça fait partie du roman mais c'est... déroutant.
À un moment, il y a une scène d'amour décrite. Quand on la compare aux scènes "d'amour" de Shaggartha.... Ben disons qu'on ne peut s'empêcher de remarquer la différence de traitement...  L'une parle de désir, de satisfaction... Parle par image... L'autre ne parle que prouesses physiques masculines.

Pour finir, c'est une trilogie, avec la fin de ce roman, l'héritage, ce n'est probablement pas ce à quoi on pense de prime abord.

J'ai aimé
  • Les dieux esclaves.
  • Le style de l'auteur.
Je n'ai pas aimé
  • Un peu bordélique par endroits...
Ressenti
Plutôt bon. Certes, ça ne sort pas de tous les clichés de la fantasy mais ce n'est pas grave. Certes c'est une élue, mais quand c'est servi dans un bon bouquin avec une bonne histoire, où est le problème ?

lundi 5 mars 2012

L'Hérésie d'Horus, tome 16 : L'âge des ténèbres, de Graham McNeill et James Swallow et Dan Abnett et Collectif

The Inheritance & Others Stories en VO
Parution VO en 2011

Allez un peu de nouvelles de l'univers Games Workshop, et surtout l'Hérésie d'Horus.
Après sa trahison sur Istvaan, Horus entame sa campagne  contre l'Empereur dans une guerre galactique dont l'enjeu n'est autre que Terra. Mais la route qui mène à cette ultime confrontation entre père et fils est longue, sept années de secrets et de silences, de complots et de stratagèmes qui auront des conséquences d'un bout à l'autre de la galaxie. La vérité sur l'histoire oubliée des plus sombres années de l'Hérésie est sur le point d'être dévoilée, et avec elle des révélations qui secoueront l'Imperium jusque dans ses fondations.

Encore une fois, si vous n'avez pas lu le reste de l'Hérésie d'Horus, inutile de lire ce livre... Oh bien sûr, si vous avez une bonne connaissance de l'univers Games Workshop, alors oui, ça peut se lire mais ça serait ne pas connaître tous les personnages.
Car oui, en effet, certains personnages reviennent. Ce n'est pas un mal, on peut continuer à suivre leur parcours... Bon ce n'est pas non plus le centre du bouquin. Bon allez, revue rapide des nouvelles :


Les règles du combat, de Graham McNeill
Une petite nouvelle qui montre la rédaction du Codex Astartes. Du moins une partie. La nouvelle est sympa mais est un peu trop... "magique" par moment, du genre les marines sont trop obtus pour reconnaître un plan génial sauf au moment où il devient génial. Remarquez, ce sont des marines, c'est crédible. :D La fin est ouverte sur un futur roman, je pense.

Le fruit du mensonge, de James Swallow
La bonne idée, c'est que c'est une nouvelle sur les civils. Comment l'Hérésie s'est-elle répandue sur des petites planètes isolées. C'est agréable de voir ce côté-ci des choses (là le format de nouvelle est parfaitement approprié). La mauvaise idée est que je n'ai pas accroché à la construction ni été le moins du monde surpris. Enfin ce n'est pas un drame.

Les Fils oubliés, de Nick Kyme
Une planète hésite à choisir entre Horus et l'Empereur. Oui, ça a dû arriver. Mais là où Horus envoie un commémorateur, l'Empereur envoie deux marines.... Ce n'est pas vraiment la meilleure idée du siècle... Ni pour la nouvelle ni pour l'histoire. Dommage. Enfin ça se lit.

Le dernier commémorateur, de John French
Une nouvelle plutôt bien pensée sur l'Imperium avec des références sur le reste du fluff de 40k. Vraiment j'ai bien aimé.

Renaissance, de Chris Wraight
Une nouvelle sur les Thousand Sons... Je vais tenter d'être objectif... Disons-le tout net, j'ai aimé. L'idée est pas mal du tout et ça éclaire sur certains personnages.
Je me dois de faire un léger spoil, du coup, ceux qui ne veulent pas, rdv à la nouvelle qui suit.


Oui la fin est bien sûr une référence aux Blood Ravens. Comme souvent avec GW, il y a un faisceau d'indices qui explique que les BR viennent des TS. Cette nouvelle explique comment. Je ne pense pas qu'il y aura une confirmation (on m'avait dit que si les BR ne connaissaient pas leur primarque à la base, c'était pour ne pas favoriser tel ou tel joueur de Space Marine). Soyons beau joueur, ce n'est pas mal fait.



Le visage de la trahison, de Gav Thorpe
Je ne comprends pas... Ici il s'agit d'une mission de sauvetage de primarque. POURQUOI AVOIR FAIT ÇA SOUS FORME DE NOUVELLE ? Il y avait matière à faire un roman simili-poignant avec des destins pseudo-héroiques (je suis mauvaise langue un peu :P). Là avec le format de nouvelle, j'ai un sentiment d'inachevé.

L'autre Horus, de Dan Abnett
Je... je suis passé à côté de cette nouvelle... S'il ne s'agit pas un préambule à un roman futur, je ne vois pas trop...

Cœur de fer, de Rob Sanders
Une lutte fratricide entre les Iron Warriors. En effet, tous du chapitre n'ont pas suivi aveuglément Horus... je n'ai pas d'avis réel ici. Je reconnais par contre qu'il est toujours intéressant de montrer que certains marines des légions renégates restent accrochés à leurs anciennes valeurs.

Des Armes brutales, d'Aaron Dembski-Bowden
Hum, le Lion et Cruze qui se tapent la discut'.... (je crois que c'est l'expression qui est très juste), cette nouvelle éclaire un peu le comportement des Dark Angels... Après, on aime ou on n'aime pas... Mais ça reste sympa.


J'ai aimé
  • De très bonnes idées sur certaines nouvelles.
Je n'ai pas aimé
  • Quelques choix niveau nouvelles qui me laissent.... dubitatif.
Ressenti
Pas mal. Oui ça reste de la littérature de gare, mais c'est quand même sympa à lire. Je m'attendais à pire. Toutes les nouvelles ne se valent pas, bien sûr, mais c'est le principe des nouvelles.

dimanche 4 mars 2012

Les Dieux eux-mêmes, de Isaac Asimov

The Gods Themselves en VO
Parution VO en 1972

Pour une fois, ce n'est pas des nouvelles d'Asimov.... ça change. =D Ceci dit oui ça change, il y a des extra-terrestres ici, donc pour le coup, ça change.
En 2070, la Terre vit dans la prospérité et le bonheur grâce à la Pompe à Electrons, qui fournit une énergie illimitée et gratuite. Une découverte extraordinaire, à moins que...
A moins que cette invention miraculeuse ne constitue à plus ou moins longue échéance une menace imparable pour notre Univers ; un piège tendu par une civilisation parallèle pour annihiler notre réalité.
Seules quelques personnes ont pressenti la terrible vérité : un jeune physicien marginal, une Lunarite intuitionniste, un extraterrestre rebelle vivant sur une planète qui se meurt.
Mais qui les écoutera ? Qui les croira ? Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain.


Car oui, Asimov ne met pas souvent des ET dans ses histoires...
Bref, un roman de SF dont la genèse est décrite au départ du livre. Cette histoire est partie sur une remarque sur du plutonium 186. À partir de là, Asimov a voulu écrire une nouvelle.... Et voilà un roman. D'ailleurs, je dois préciser, vu genèse du roman, il y a souvent des références à la physique nucléaire. Comme les personnages vulgarisent, je pense que ce n'est pas vraiment gênant, mais si vous êtes vraiment allergiques...
Niveau structure, le roman est divisé en 3 parties. La première décrit la situation de la Terre en 2070, la deuxième décrit l'extra-terrestre rebelle, la troisième est sur la Lune avec l'intuitionniste.
Au niveau de la première, j'ai beaucoup aimé la Terre décrite. Et je ne peux que citer le passage suivant :
On commet souvent l'erreur, commença-t-il, de considérer que les gens souhaitent voir leur environnement protégé ou même leur vie sauvée ; de penser qu'ils témoigneraient de la reconnaissance à l'idéaliste qui se battrait pour ces idées. Tout ce que le peuple désire, c'est son petit confort. Nous en avons eu la preuve lorsque au XXème siècle la question de l'environnement s'est posée de façon aiguë. Quand on a démontré que la cigarette augmentait le risque de cancer du poumon, la solution évidente aurait consisté à cesser de fumer. Au lieu de cela, les gens ont réclamé des cigarettes ne présentant pas ce grave inconvénient. Lorsqu'on a prouvé que le moteur à combustion interne polluait dangereusement l'atmosphère, le plus simple aurait été d'y renoncer, mais les gens se sont évertués à réclamer des moteurs similaires ne présentant pas cet inconvénient. Alors, jeune homme, ne me demandez pas d'arrêter les Pompes. L'économie et le confort de la planète entière en dépendent. Dites-moi plutôt comment éviter que le Pompage fasse exploser le Soleil.

La deuxième partie est très sympa à mes yeux. Certains la trouvent pâle par rapport à la première, mais je ne suis pas d'accord. C'est une description d'une société extra-terrestre qui n'est pas du tout humaine. Ni dans la représentation, ni dans la reproduction, ni dans la mentalité. C'est plutôt agréable de voir des ET de ce genre. Certes, il faut quelques pages pour comprendre toute la société où évolue Dua, l'extra-terrestre du synopsis.

La troisième partie est un peu en dessous des deux autres je trouve mais elle conclue bien l'histoire. Comme elle se passe sur la Lune, Asimov s'est bien amusé visiblement à décrire une société bien différente de l'humanité.

Ceci dit, ce que je reproche le plus à cette partie est l'idée de Neville (spoiler en italique).
L'idée d'envoyer balader la Lune est dangereuse niveau écologie terrienne. Sans la Lune, toute la planète en serait bouleversée, à tous les sens du terme d'ailleurs. Certes quelqu'un comme Neville ne doit pas s'en soucier mais c'est illogique d'imaginer que personne sur la Lune ne s'y opposera ou que la Terre n'enverra aucune armée l'en empêcher. C'est même un peu surprenant de la part d'Asimov de ne pas avoir tenu compte de ça dans le roman, mais peut-être qu'en 1972, on n'imaginait pas autant le rôle de la Lune ?

J'ai aimé
  • Le problème soulevé par les personnages quant aux renoncement aux Pompes.
  • Dua et tous les extra-terrestres décrits ici.
Je n'ai pas aimé
  • Boarf, voir le spoiler.
Ressenti
Bon, c'est un roman d'Asimov que j'ai pris plaisir à lire. Certes certains passages ont mal vieilli niveau "prédiction sur le futur", mais Asimov a bien dit qu'il était assez mauvais à ce niveau là (en donnant pour exemple qu'une de ses nouvelle sur l'Everest disait que ce mont ne pourrait être vaincu... nouvelle publiée 5 mois après la première escalade de ce mont). Le côté sérieux scientifique est un bon point.

Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain.