Voilà, le Cycle de Fondation est fini et l'Histoire des temps futurs aussi (à quelques exception, j'y reviendrai). Je vais copier/coller le résumé mais je tiens à signaler que je déconseille sa lecture à toute personne n'ayant pas déjà lu le livre, il contient des éléments qui ne sont pas vraiment à lire si on tient à garder la surprise. De plus, je ferai, dans cette chronique, comme si vous aviez lu les 3 précédents tomes d'Asimov.
La nuit féodale est tombée sur la Galaxie ; la Fondation créée par Hari Seldon a édifié un pouvoir politique régional.
Mais voici qu'apparaît le Mulet, capable d'exercer sur ses interlocuteurs une emprise télépathique. Seldon pouvait-il tenir compte d'un évènement aussi aléatoire que la naissance d'un mutant ? Il a créé en secret, à toutes fins utiles, une Seconde Fondation capable de protéger la Première... et recrutée parmi des hommes doués de pouvoirs psi. Le Mulet comprend tout et cherche la Seconde Fondation pour lui régler son compte.
Alors, le Plan de Mille Ans est-il défectueux ? Ou n'est-il qu'une péripétie d'un plan plus vaste, imaginé par des serviteurs de l'homme et prévoyant la fusion de toutes les entités vivantes au sein d'une totalité qui ne soit pas un Empire ? C'est une sorte de foetus astral qui, à l'extrême fin du cycle, est de retour à son port d'attache : la Lune.
Donc ce tome termine le cycle de Fondation. Il est composé de 4 romans, deux des années 50, deux écrits dans les années 80. Mais contrairement au dernier tome, cette différence se fait plus sentir. Certes les deux romans des années 80 se situent dans le futur de Fondation, donc l'évolution technique peut se justifier, mais il reste qu'à plusieurs endroits, les romans des années 50 accusent vraiment le coup. Quelques exemples :
- page 214, le Lens est décrit comme une machine à calculer complexe. Là c'est peut-être la traduction qui fait vieille (peut être qu'en VO, c'est un terme proche de computer, mais je ne peux pas vérifier).
- page 265, le "transcripteur" est une machine à écrire dotée d'une reconnaissance vocale, ça fait limite steampunk en fait (involontaire et probablement le seul élément, mais quand même).
- Autre chose, certaines remarques, comme l'emplacement des planètes géantes semblent aujourd'hui relativement fausses, cependant, il faut bien voir que les romans datent d'avant la découverte de la moindre planète extra-solaire et donc que les Jupiter chauds n'étaient pas encore découverts.
De plus, certains passages montrent qu'Asimov avait dès les années 50 cerné l'un des gros problèmes de la technologie moderne : « Il me semble, remarqua Pelorat, que le progrès de la civilisation tend essentiellement à limiter la vie privée des gens. » (p486)
Ensuite, je me dois quand même de signaler quelques problèmes ou possibles erreurs. D'abord dans les date, parfois, ce ne sont pas des erreurs absolues mais il faut un peu adapter pour que tout colle. Il est possible aussi que la chronologie soit truffée d'erreurs.
- page 15, le nom de l'Empereur, Daluden IV n'est pas forcément faux, de mémoire les derniers empereurs lorsqu'Hari Seldon vivaient ne sont pas nommés, mais bon, comme Asimov a utilisé Cléon 1er dans Prélude à Fondation et que c'est lui qui a nommé Seldon premier ministre... Asimov aurait dû utiliser Daluden IV dans ce roman...
- page 158, Trantor est qualifiée comme le centre de la Galaxie pendant deux mille ans... Même si la chronologie dit bien que l'Empire est à son apogée 2000 ans avant sa fin, son influence a dû être centrale bien avant ça, enfin...
- page 343, clairement ici Asimov se contredit, vu qu'il parle de l'année 11 692 alors que Prélude à Fondation se déroule après l'an 12 000... Bref...
- page 466, là Trantor est décrite comme la capitale d'une vaste entités politiques durant 8000 ans puis 12000 ans plus tard le centre de l'Empire Galactique. Donc soit la chronologie a un problème, soit cette phrase veut dire que pendant 8000 ans, c'était surtout une union planétaire plus qu'un empire et que les 4000 années suivantes étaient l'Empire Galactique proprement dit.
Asimov a bien entendu glissé des références à certains de ces livres, pas seulement au cycle des Robots (dans les romans des années 80) mais aussi à "La fin de l'éternité" (que je lirai dans pas très longtemps, c'est une certitude), page 710.
Fondation et Empire
Suite "directe" du dernier roman du précédent tome, on sent qu'Asimov commence à abandonner les nouvelles. Si la première partie est indépendante, les deux parties suivantes sont beaucoup plus liées. J'avoue que c'est à partir de cette partie que je décroche un peu de Fondation. Je n'aime pas le Mulet, je ne sais pas trop pourquoi, peut-être qu'il tranche trop avec les précédentes parties du cycle ? Ou plutôt parce que ses capacités me mettent vraiment mal à l'aise.... Quoi qu'il en soit, et malgré l'importance du Mulet, j'ai vraiment dévoré ce livre... étonnant, non ?
Seconde Fondation
Le roman est divisé en deux parties. La première fait directement suite à Fondation et Empire. Si le précédent tome considérait, surtout, la lutte entre la Première Fondation et le Mulet, là comme le titre le dit si bien, c'est la Seconde Fondation qui est à l'honneur dans les deux parties. Comment faire en sorte que le Plan Seldon continue de fonctionner malgré les imprévus... et surtout à quel prix...
Fondation Foudroyée
La fin de la première trilogie a laissé beaucoup de vide, d'ouvertures possibles, Asimov décide donc d'avancer un peu dans le temps à un point de rupture. Si le roman se lit bien et se tient (pour peu qu'on ne se pose pas trop de questions sur le fonctionnement de certaines capacités ou technologies), j'ai trouvé quelques passages qui m'ennuient sur le principe. Je ne parle pas de la quête qui semble étrangement réussir, il y a une raison derrière, donc ça ça passe, mais comme je dois un peu spoiler, ça sera en italique donc si vous voulez éviter, descendez un peu.
J'ai trouvé parfois Gaïa un peu illogique. Non pas sur leur fonctionnement, après tout, c'est une suite parfaitement logique mais page 704, Dom dit que les repas, sur Gaïa, ne sont pas faits pour être appréciés. Je ne vois pas pourquoi. Admettons pour la partie des repas avec les animaux, soit. Mais il n'y a pas que ça, il y a aussi des des plantes, ou des produits comme le miel. Pourquoi ne pas vouloir apprécier ? Bon c'est un détail mais ça me tracasse.
De même, je ne sais plus si c'est dans ce roman ou dans le suivant, mais à un endroit on dit que le Second Empire ne verra pas le jour, alors qu'à d'autres endroits j'ai vu (mais je ne retrouve pas les pages) que l'avènement de Galaxia sera bien plus long que 500 ans, donc l'Empire verra le jour mais pas de façon définitive. Si je ne me trompe pas, c'est problématique.
Bon après le roman se finit.... Pas vraiment, direction : la Terre.
Terre et Fondation
Point final à l'histoire des temps futurs d'Asimov, ce roman conclue la quête de Golan Trevize. Pour le coup cette quête ne réussit qu'avec un peu de chance et le nouveau matériel, il y a quelques facilités, mais moindres que dans le précédent roman ou dans Prélude à Fondation. Le roman permet de faire le lien avec le cycle des Robots. Ce roman répond à une question. Quelle est LA faille du Plan Seldon ? Je vais me fendre d'un petit commentaire à ce sujet, spoileur à fond donc en italique et on descend un peu si on veut l'éviter.
Oui, Asimov n'a mis que des humains dans Fondation, je crois qu'il jugeait l'ajout d'autres civilisation comme une facilité (dans d'autres cycles, il ne s'en est pas privé par contre). Mais en effet, il n'y a pas forcément que les Hommes dans le sens traditionnel du terme.... Effectivement, ça peut jouer
J'ai aimé
- Le style d'Asimov.
- Son univers.
- Beaucoup de ses idées
- Quelques possibles erreurs cités au dessus.
- Certains choix littéraires comme le Mulet.
Malgré tout ce que j'ai pu dire de négatif sur ce livre, j'en ressors avec une impression plus que positive. C'est souvent le cas avec Asimov, donc je ne peux que conseiller la lecture.
Ressenti final
La trilogie originale a valu à l'auteur un prix Hugo pour la meilleure série de tous les temps. Bien qu'appréciant la plume de l'auteur, je ne sais pas si j'aurais été aussi généreux, mais ça reste un très bon cycle, surtout augmenté du cycle de l'Empire et de celui des Robots.
J'ai eu un mot clé, il y a quelques jours se demandant quel est le meilleur cycle entre Fondation et les Robots. Je pense que beaucoup diront Fondation, mais personnellement, j'ai préféré les robots. Question de goût, bien sûr, je crois que j'apprécie plus les variations autour des Trois Lois que les disputes autour d'un plan visant à protéger l'Humanité du chaos. Après, si vous n'êtes pas à l'aise avec le format "nouvelles", je pense que Fondation sera plus pour vous.
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