dimanche 4 mars 2012

Les Dieux eux-mêmes, de Isaac Asimov

The Gods Themselves en VO
Parution VO en 1972

Pour une fois, ce n'est pas des nouvelles d'Asimov.... ça change. =D Ceci dit oui ça change, il y a des extra-terrestres ici, donc pour le coup, ça change.
En 2070, la Terre vit dans la prospérité et le bonheur grâce à la Pompe à Electrons, qui fournit une énergie illimitée et gratuite. Une découverte extraordinaire, à moins que...
A moins que cette invention miraculeuse ne constitue à plus ou moins longue échéance une menace imparable pour notre Univers ; un piège tendu par une civilisation parallèle pour annihiler notre réalité.
Seules quelques personnes ont pressenti la terrible vérité : un jeune physicien marginal, une Lunarite intuitionniste, un extraterrestre rebelle vivant sur une planète qui se meurt.
Mais qui les écoutera ? Qui les croira ? Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain.


Car oui, Asimov ne met pas souvent des ET dans ses histoires...
Bref, un roman de SF dont la genèse est décrite au départ du livre. Cette histoire est partie sur une remarque sur du plutonium 186. À partir de là, Asimov a voulu écrire une nouvelle.... Et voilà un roman. D'ailleurs, je dois préciser, vu genèse du roman, il y a souvent des références à la physique nucléaire. Comme les personnages vulgarisent, je pense que ce n'est pas vraiment gênant, mais si vous êtes vraiment allergiques...
Niveau structure, le roman est divisé en 3 parties. La première décrit la situation de la Terre en 2070, la deuxième décrit l'extra-terrestre rebelle, la troisième est sur la Lune avec l'intuitionniste.
Au niveau de la première, j'ai beaucoup aimé la Terre décrite. Et je ne peux que citer le passage suivant :
On commet souvent l'erreur, commença-t-il, de considérer que les gens souhaitent voir leur environnement protégé ou même leur vie sauvée ; de penser qu'ils témoigneraient de la reconnaissance à l'idéaliste qui se battrait pour ces idées. Tout ce que le peuple désire, c'est son petit confort. Nous en avons eu la preuve lorsque au XXème siècle la question de l'environnement s'est posée de façon aiguë. Quand on a démontré que la cigarette augmentait le risque de cancer du poumon, la solution évidente aurait consisté à cesser de fumer. Au lieu de cela, les gens ont réclamé des cigarettes ne présentant pas ce grave inconvénient. Lorsqu'on a prouvé que le moteur à combustion interne polluait dangereusement l'atmosphère, le plus simple aurait été d'y renoncer, mais les gens se sont évertués à réclamer des moteurs similaires ne présentant pas cet inconvénient. Alors, jeune homme, ne me demandez pas d'arrêter les Pompes. L'économie et le confort de la planète entière en dépendent. Dites-moi plutôt comment éviter que le Pompage fasse exploser le Soleil.

La deuxième partie est très sympa à mes yeux. Certains la trouvent pâle par rapport à la première, mais je ne suis pas d'accord. C'est une description d'une société extra-terrestre qui n'est pas du tout humaine. Ni dans la représentation, ni dans la reproduction, ni dans la mentalité. C'est plutôt agréable de voir des ET de ce genre. Certes, il faut quelques pages pour comprendre toute la société où évolue Dua, l'extra-terrestre du synopsis.

La troisième partie est un peu en dessous des deux autres je trouve mais elle conclue bien l'histoire. Comme elle se passe sur la Lune, Asimov s'est bien amusé visiblement à décrire une société bien différente de l'humanité.

Ceci dit, ce que je reproche le plus à cette partie est l'idée de Neville (spoiler en italique).
L'idée d'envoyer balader la Lune est dangereuse niveau écologie terrienne. Sans la Lune, toute la planète en serait bouleversée, à tous les sens du terme d'ailleurs. Certes quelqu'un comme Neville ne doit pas s'en soucier mais c'est illogique d'imaginer que personne sur la Lune ne s'y opposera ou que la Terre n'enverra aucune armée l'en empêcher. C'est même un peu surprenant de la part d'Asimov de ne pas avoir tenu compte de ça dans le roman, mais peut-être qu'en 1972, on n'imaginait pas autant le rôle de la Lune ?

J'ai aimé
  • Le problème soulevé par les personnages quant aux renoncement aux Pompes.
  • Dua et tous les extra-terrestres décrits ici.
Je n'ai pas aimé
  • Boarf, voir le spoiler.
Ressenti
Bon, c'est un roman d'Asimov que j'ai pris plaisir à lire. Certes certains passages ont mal vieilli niveau "prédiction sur le futur", mais Asimov a bien dit qu'il était assez mauvais à ce niveau là (en donnant pour exemple qu'une de ses nouvelle sur l'Everest disait que ce mont ne pourrait être vaincu... nouvelle publiée 5 mois après la première escalade de ce mont). Le côté sérieux scientifique est un bon point.

Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain.



2 commentaires:

  1. vu la citation c'est tentant en effet ^^

    Dis, puisque tu lis beaucoup de SFF, connais tu le Cercle d'Atuan ? On fait des lectures communes chaque mois SFF ^^ Et même sans ça l'ambiance est chaleureuse !

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    1. Non mais je suis très peu "forum" (j'y participe peu ou j'abandonne rapidement) et encore moins lecture commune vu que je lis en fonction de mes trouvailles dans les bibliothèques. :/

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