samedi 29 janvier 2011

Le vin de minuit de Simon R. Green

Drinking midnight wine en VO
Parution VO en 2001

Bon autant le dire tout de suite, mes emprunts à la bibliothèque font que je vais manger du Simon R. Green... Bon là commençons par le vin de minuit. À lecture du synopsis, j'avais un peu peur... En effet, sur certains points, il ressemblait à l'univers des "Histoires secrètes" (sorte de James Bond au pays de la fantasy/SF amusante), à savoir un monde réel qui ignore la magie autour de lui. Mais j'ai tenté le coup. Verdict ?

Il existe un monde au-delà du monde, un monde où abondent les mystères et la magie, les fléaux et les enchantements, plein de merveilles et de prodiges. Un battement de paupières suffirait à vous y transporter. Ouvrez la bonne porte, descendez la mauvaise rue, et tous les rêves de votre vie, les bons comme les mauvais, auront tôt fait de se présenter devant vous. Secrets et mystères s’ouvriront à vous, à moins qu’une créature plus ou moins humaine vous mette d’abord la main dessus. La magie est réelle, comme les dieux et les monstres.
Armé de son seul amour pour une femme qui est bien plus qu’une femme, Toby Dexter deviendra-t-il le héros dont les deux mondes, Véritie et Mystérie, ont besoin quand le sort de la Terre est en jeu ?
L’auteur de
Traquemort a le don de camper des personnages puissants dans des situations extrêmes. Dans cette fantasy unique, il leur adjoint notre univers quotidien et confie le premier rôle à un jeune homme du commun. 

"Il existe un monde au-delà du monde." En fait techniquement, pas qu'un, mais il est vrai que dans le roman, seul un est vraiment évoqué. Nous avons donc le monde réel, Véritie et le monde magique, Mystérie. Ce dernier est une sorte de monde parallèle, qui se superpose au monde réel. Là existent les vampires, les loup-garous, les demi dieux, bref la magie. Le monde réel, lui, est hermétique à tout ça. Le héros, Toby Dexter est l'anglais anonyme qui vit sa vie en se laissant guider, sans rien faire. Sauf que forcément un jour tout va changer et il va devenir un "point focal", autrement dit quelqu'un qui va faire quelque chose d'important... Mais savoir quoi sera une grande part du roman.
On y retrouve donc le héros, la "femme qui est bien plus qu'une femme" qui lui servira de guide dans ce nouveau monde, les quelques personnages qui veulent bien lâcher quelques infos, deux principaux adversaires : Angel, l'ange déchue, et Nicholas Hob le "Fils-du-Serpent". Le Serpent étant le mal absolu (et qui tire les ficelles).

J'ai aimé
  • Le style de Simon R. Green. Aussi bien sur sa façon d'écrire que sur les quelques blagues qu'il place ici ou là. Il y en a moins que dans les Histoires Secrètes, mais le style de l'histoire s'y prête moins. Donc ce n'est pas gênant
  • L'univers. Mystérie est assez bien pensé. Le fait que ses habitants doivent agir selon leur nature leur donne une faiblesse que j'aime. Et explique que beaucoup préfèrent renoncer à la magie pour devenir humains dans le monde réel.
  • Nicholas Hob et Angel. Leurs histoires, leurs motivations (La relation entre le Serpent et son fils) sont peut être parfois un peu simplistes mais j'aime bien.
 Je n'ai pas aimé
  • Trop de... clichés et répétitions "bon on va voir quelqu'un qui peut nous en dire un peu plus parce qu'il a accès à des infos que je n'ai pas".
  • Quelques passages, surtout à la fin, sont tellement usés que bon, ça devrait être interdit de les utiliser (surtout pour un roman de 2001...).
  • On ne peut pas dire que l'histoire décolle vraiment, sauf peut être les 100 dernières pages. 
Ressenti
Bon, l'univers fait un peu penser à Neverwere ou Lombres, mais pourquoi pas. L'histoire m'a un peu déçu, un peu longue à démarrer, parfois trop téléphonée.. Mais l'univers est vraiment sympa, quelques personnages sont attachants et j'aime toujours autant lire du Green*. Je ne regrette pas ma lecture, mais plus pour la balade en Mystérie que pour ce qu'il s'y passe.


*je viens de penser, rien à voir avec le fait que le vert soit ma couleur préférée hein ò_ó


mercredi 26 janvier 2011

L'Enfant tombé des étoiles de Robert A. Heinlein

Star Lummox en VO
Parution VO en 1957


J'ai découvert Heinlein, il y a longtemps avec "Les Enfants de Mathusalem", roman assez sympa mais dont l'explication du vieillissement a... mal vieilli justement XD. J'ai également lu au moins une de ses nouvelles "Vous les zombis" qui est à lire, je pense. Bon là j'ai voulu tester un autre de ses romans, en général apprécié.

John Thomas Stuart XI, dont un ancêtre a rapporté un animal extraterrestre d'un voyage interstellaire, a un problème. L'animal, dont il a hérité, s'est développé dans des proportions gargantuesques ; il a dévoré une Buick et — pire encore — a détruit des rosiers de concours. Voilà donc que la justice s'en mêle... En même temps la Terre est sous la menace d'extra-terrestres qui menacent de la volatiliser si un de leurs enfants ne leur est pas rendu. Serait-ce le même animal ?

Bon, ok, le résumé je l'ai écrit, parce qu'à mon avis les résumés des éditeurs ne sont pas les meilleurs. BREF... Donc voilà, ce roman raconte l'amitié entre John Thomas et Lummox, une grosse bestiole dans sa famille (qui n'est pas n'importe quelle famille dans l'histoire) qui mange à peu près n'importe quoi (pire le fer le fait grossir). Et, le roman commence quand, pas de chance, il y a des vrais dégâts en ville.. D'où procès pour savoir ce que va devenir Lummox.
Parmi les personnages, il y a bien sûr Lummox... imaginez un tricératops parlant à 8 pattes qui sert d'animal domestique..
John Thomas Stuart XIème du nom, le héros humain. Un peu perdu, ça permet en fait au lecteur de voir le monde par ses yeux vu que plusieurs choses doivent lui être expliquées
Betty, son amie qui est bien plus dégourdie
La mère de John, décrite comme obtue et détestant Lummox
le ministère des affaires spatiales, forcément concerné.
Les ET réclamant Lummox.

Très souvent dans le romans on retrouvera les personnages "positifs" essayer de mentir, tromper, déformer la vérité pour tenter de retourner une situation à leur avantage... Tout en restant "dans les clous" (mentir en diplomatie, c'est normal). Si en plus l'auteur peut le faire avec une dose d'humour (sans tomber dans la farce) =D

J'ai aimé 
  • L'humour, juste ce qu'il faut
  • Les passages où les "bons" manipulent les autres, ou les faits, comme le procès que prend en charge Betty, ou les négociations avec les ET.
  • Les différences mentales entre les différentes espèces.
Je n'ai pas aimé
  • Le "rythme" du bouquins, certains passages peuvent être trop longs, d'autres un peu trop courts. Ce n'est pas dramatique, c'est dommage.
  • La mère, que je juge trop caricaturale.
Ressenti
Assez bon, le roman est divertissant, et assez amusant. Donc j'ai passé un bon moment en le lisant. Ce n'est certes pas le roman du siècle, mais c'est un bon moyen de tuer le temps avec un sourire aux lèvres.

Notons que ça ne se sent pas trop que le roman date des années 50. Bon, on le voit dans les idées reçues du futur, cependant, l'auteur réussi à ne pas trop projeter son époque dans le futur (contrairement à Simak dans "Dans le torrent des siècles")

vendredi 21 janvier 2011

Le Dernier de son espèce d'Andreas Eschbach

Der Letzte seiner Art en VO
Parution (VO) en 2003.

 J'ai découvert Andreas Eschbach à la fac avec "Des milliards de tapis de cheveux", que j'avais vraiment aimé (je sais que c'est loin d'être le cas de tous). Donc, j'ai un peu regardé ce qu'il a fait d'autre. J'ai fini "le dernier de son espèce" il y a peu et c'était vraiment un bon roman !

Dans un petit village de pêcheurs sur la côte occidentale irlandaise, un homme s'est retiré qui porte un lourd secret. On lui avait promis l'avenir d'un surhomme : l'invalidité le guette aujourd'hui. Il se voyait devenir un héros : il est obligé de se cacher du monde. Il n'espère plus désormais que de vivre dans le calme et l'oubli le reste de son existence. Or voici qu'un inconnu le recherche, que le passé brusquement lui surgit à la figure et que l'avenir s'obscurcit. Car le secret de Duane Fitzgerald c'est lui-même. Il est le dernier de son espèce.

Voilà, l'homme qui valait 3 milliards à la retraite anticipée. Voilà le principe du roman. Duane est un cyborg de l'armée américaine... qui vit solitaire depuis 10 ans en Irlande. Pourquoi ? Et soudain, quelqu'un essaye de le retrouver... Qui est-ce sachant que le projet "steel man" est censé être secret ?

Tout au long du roman, on en découvre un peu plus sur cette histoire, sur les sacrifices consentis par ceux qui se sont portés volontaires... Et sur des détails auxquels on ne pense pas forcément. Un exemple, Duane a un œil bionique ultra perfectionné. Très bien... Sauf qu'il est plus lourd que l'œil normal et qu'il descend lentement, déformant son visage. Ou encore le fait qu'on lui a retiré une bonne partie de son appareil digestif et qu'il ne peut donc plus se nourrir normalement.
La solitude du héros lui est aussi imposée. Sa transformation devant rester secrète, il ne peut nouer de vrais contact avec les gens...

Autre chose, Sénèque et sa philosophie (qui sont tous les deux décrits au fur et à mesure dans le livre) auront une influence majeure sur Duane, sur sa façon de penser et de réagir.

J'ai aimé
  • Le réalisme du cyborg. Oui, c'est un surhomme. Oui, il a des implants qui le rendent supérieur aux autres... Mais ces implants sont aussi faillibles que n'importe quel appareil. Sans compter les changements dans le mode de vie. Vous vous imaginez ne rien pouvoir manger à part une bouillie liquide envoyée par la Poste et qui, telle la manne, ne peut se conserver (enfin pas très longtemps) ?
  • Le héros en lui-même, son caractère... Ce roman est raconté à la première personne, sorte de journal intime, permet de vraiment s'attacher au personnage principal (en tous cas c'est l'effet que ça m'a fait) et de le comprendre.
  • L'histoire, et je n'ai pas vraiment à développer je pense XD
  • Les référence à la culture, populaire ou pas. Le héros parle aussi bien de Steve Austin que de Sénèque (pour les principales références mais pensez bien qu'en se comparant à un surhomme, Duane ne se prive pas de se comparer avec les nombreux surhomme de la culture américaine).
  • Les quelques notes d'humour qui parsèment le livre.

Je n'ai pas aimé
.... Je sèche... rien de particulier XD

Ressenti
Très très très bon roman. Je ne l'ai même pas refermé à regret vu qu'à mes yeux, l'histoire a la bonne longueur. Peut-être que certains détails par-ci par-là auraient pu être perfectibles... Mais ça serait vraiment chipoter. Si vous cherchez une histoire de surhomme qui affronte une armée à coup de rayon laser et qui s'en sort sans trop de casse, passez votre chemin. Si vous vous demandez ce que ça fait d'être l'homme qui valait trois milliards, mais en "vrai", foncez. Perso je recommande.

jeudi 20 janvier 2011

Dans le torrent des siècles de Clifford D. Simak

Time and Again en VO
Parution en 1951.

Deuxième note de blog, deuxième roman de Simak... Oui c'est ça m'arrive souvent de prendre plusieurs bouquins du même auteur en même temps quand je passe à la bibliothèque. D'autant que là le synopsis était vraiment tentant.

Depuis des siècles, l'étoile 61 constitue un mystère impénétrable. Il y a vingt ans, l'officier Asher Sutton a disparu alors qu'il tentait de l'explorer, privant ainsi Christopher Adams, directeur des relations extraterrestres, de son meilleur élément. Mais voici qu'un inconnu, qui dit venir du futur, annonce à Adams le retour imminent de Sutton et lui demande de l'abattre à vue... Aussi, quand l'explorateur réapparaît, les événements se précipitent. Il doit comprendre qui veut sa mort et pourquoi. Mais sur qui peut-il compter ? Son ancien patron devenu soupçonneux ? La belle Eva ? Herkimer l'androïde ? Heureusement, Sutton n'est pas revenu seul... 

Si on ajoute le fait qu'il a découvert la "destinée" et qu'aucun être vivant n'a jamais été seul... Si on ajoute aussi la situation de l'humanité qui dirige un empire, maintenant en esclavage des "androïdes" (ici des humains créés artificiellement, avec une marque sur le front et incapables de se reproduire). Vraiment ya de quoi faire mon bonheur.

Et en fait pas tellement. Bon, je n'ai pas de vrai reproche à faire comme pour Demain les chiens. Peut-être que le style de Simak ne me plait pas ? Ou que la traduction alourdit le texte ? Je ne sais pas.
Précisons.
J'ai aimé
Clairement les idées. La destinée (enfin le terme n'est peut-être pas le plus approprié mais c'est celui du texte, la voix intérieure on va dire), le voyage dans le temps avec la guerre entre deux camps, les relations hommes/androïdes. Ce dernier point ne peut que faire penser d'ailleurs à la situation des noirs américains dans les années 50. Comme j'ai dit, ici les androïdes ne sont pas des robots mais des humains créés "chimiquement" d'après le texte, mais incapables de se reproduire par les voies naturelles. C'est la seule différence, mais ils sont traités en esclaves par les humains (au sens propre du terme, ce sont des objets).
Je n'ai pas aimé
Certaines longueurs (enfin à mes yeux), certaines facilités, comme une lettre datant de 6000 ans dans le passé qui n'est pas tombée en poussière, le nom de famille qui traverse les millénaires également...
Ressenti
Bien sûr, le fait que l'auteur projette le futur comme un reflet des années 50 (avec le journal, l'encrier...) donne un côté assez vieilli, comme dans Demain les chiens, mais bon pareil ce n'est pas grave. Non un truc qui a joué c'est que c'est une relecture d'un livre que j'ai... oublié. Ça a donné une sensation étrange, des souvenirs de certains passages sans pouvoir voir plus loin... C'était perturbant. Peut-être est-ce ça qui a joué dans le fait que je n'ai pas réussi à trouver ce roman aussi bien que ce que j'espérais.
Mais ce n'est pas un mauvais roman pour autant.
(promis je sais déjà quel va être la prochaine note et ça sera un roman que j'ai aimé, si si ça existe !)

mercredi 19 janvier 2011

Demain les chiens de Clifford D. Simak

City en VO.
Parution en 1952.

Bon, pour ce premier roman de ce blog me laisse une impression... mitigée. Je pense qu'en écrivant ça déjà je fais hurler plusieurs personnes l'ayant lu. Mais même si les pages s'enchainent bien, je ne peux pas dire que j'ai apprécié. Bon, déjà présentons un peu ce roman.
Dans un lointain futur, l'homme n'est plus qu'une légende, une histoire qu'on se raconte au coin du feu via 8 contes. Les chiens ne savent pas vraiment si l'homme a existé ou pas. Ce roman se présente comme un livre publié à cette époque, les 8 contes, chacun précédé par un commentaire de l'éditeur expliquant les points de vue des chiens croyant à l'existence des hommes et de ceux qui n'y voient qu'un mythe.
Ces contes parlent de l'Homme, de sa disparition, de l'avènement des chiens.
On notera que vue la date de parution, on sent ce roman vieilli par la technologie qu'il évoque :
énergie nucléaire pour tous, nourriture à foison avec des nouvelles techniques, hélicoptères personnels... Ceci dit, ce n'est pas une critique, n'oublions pas qu'à l'époque, on n'imaginait pas le développement de l'informatique et qu'il n'était pas encore totalement prouvé que l'ADN était le support de l'hérédité.
Ce que j'ai aimé :
Le découpage en courtes nouvelles reliées entre elles par ce qu'en dit l'éditeur.
Le fait que les chiens ont réellement une mentalité différente de l'être humain. Pas totalement, mais assez pour rendre ça intéressant
Ce que je n'ai pas aimé :
L'illogisme de l'auteur. La violence de l'Homme est souvent pointée du doigt dans ce roman. En soit, ça ne m'embête pas, mais elle est comparée à celle des animaux qui disparaît comme par magie quand ils obtiennent la parole. Et d'ailleurs, celle de l'humanité reste dans les réflexes des hommes même quand ils sont devenus non violents depuis plusieurs générations...
On peut me dire qu'il faut voir ça comme un message ou je ne sais pas quoi mais non je ne peux accepter. En fait en voyant ça, ça m'a donné l'impression d'être au milieu de gens m'ignorant alors que je hurle pour manifester ma présence (ouais je sais pour l'image je repasserai). Je veux dire, bordel, la nature est truffée d'animaux dont l'instinct est de tuer, parfois sa propre espèce. Ou même de violer (désolé)... Et l'homme serait le seul à ne pas être capable d'apprendre à ne pas tuer ? RAAAAH non, ça je ne peux pas.
De plus après il y a des illogismes au niveau de la surpopulation des animaux, mais passons c'est moins gênant (elle est évoquée, et même influe sur la fin mais aurait dû être bien plus importante qu'indiquée), ça je peux le résoudre par un « c'est un conte ça a été déformé et au pire TGCM » (ta gueule, c'est magique).
Bref, cette histoire de l'homme est mauvais par nature, l'animal est bon par nature, c'est peut être un détails mais ça m'a gâché l'histoire... Sans ça je crois que j'aurais aimé :/